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Pièces détachées auto : le fléau des vols s'intensifie, la Clio en première ligne

2024-10-02

Récemment, une tendance inquiétante a émergé en France, touchant de plus en plus de propriétaires de véhicules. Les voitures, une fois garées, ne sont plus à l’abri ; souvent, elles se retrouvent presque totalement dépouillées. À peine garée dans un parking privé, une Renault Clio peut voir ses roues, ses rétroviseurs, ainsi que des éléments vitaux comme des parties du moteur, disparaître sous le coup d'un vol rapide et organisé.

Un nombre croissant de vols

D'après les statistiques révélées par Le Parisien, les vols d'accessoires automobiles ont grimpé de 11 % en août dernier au niveau national, suivant une tendance déjà alarmante de 13 % en juillet. Des commissariats d’Ile-de-France alertent même : certains ont observé une hausse stupéfiante de 50 % des vols de pièces détachées depuis le début de septembre. Les agglomérations comme Toulouse ne sont pas épargnées, subissant des vagues de vols concentrées sur des modèles de Renault, particulièrement les Clio qui sont ciblées pour leur facilité de désassemblage.

Les petites voitures françaises dans le viseur

Sans surprise, les petits véhicules comme la Clio et ses concurrentes, la Peugeot 208 et la Citroën C3, sont devenus des cibles privilégiées pour les voleurs. La raison ? Leurs pièces sont réputées faciles à retirer et se revendent très facilement sur le marché noir. Un phare avant de Clio, par exemple, peut rapporter jusqu'à 150 euros à un receleur, alors que le prix chez un concessionnaire atteint 990 euros. De cette manière, les voleurs réalisent des bénéfices rapides en très peu de temps.

Une revente à grande échelle

Le marché des pièces volées prospère non seulement sur des plateformes comme Leboncoin, mais aussi sur le darknet. Les clients, attirés par des prix défiant toute concurrence, se montrent souvent peu regardants sur l’origine des pièces, incitant même certains voleurs à passer commande pour des pièces rares de véhicules de luxe. La traçabilité est quasi inexistante, car les pièces détachées ne portent pas de numéros de série, rendant l’identification des origines impossible.

La stratégie des voleurs

Les voleurs, généralement bien organisés, choisissent des quartiers qu'ils connaissent. Profitant souvent d'un éclairage public insuffisant, ils ciblent des résidences peu surveillées et n'hésitent pas à y pénétrer pour voler des télécommandes de portail. En une seule nuit, ils peuvent empocher entre 5 000 et 10 000 euros, une somme largement plus attrayante que celle disponible dans le trafic de drogue.

Les pièces les plus prisées

Les voleurs ciblent généralement des éléments faciles à retirer, tels que les rétroviseurs ou les phares, mais aussi des pièces plus volumineuses comme les capots et pare-chocs. Encore plus problématique sont les plaques d'immatriculation, utilisées pour des usurpations d'identité. Selon Auto Plus, un autre volet de ce fléau concerne les convertisseurs catalytiques, riches en métaux précieux comme le platine et le palladium. Les modèles hybrides de Toyota et Lexus, avec leurs composants riches en matériaux, sont particulièrement visés.

Conséquences sur le secteur automobile

Cette escalade de la criminalité impacte également les automobilistes honnêtes, qui se voient contraints d'augmenter leur budget pour les pièces détachées, d'autant plus que leur prix a flambé, dépassant l'inflation. Les assureurs, face à cette situation alarmante, pourraient être amenés à augmenter les cotisations d’assurance auto, ce qui n’est pas de bon augure pour les conducteurs déjà éprouvés par les conditions économiques.