Pourquoi les fat bikes sont-ils désormais indésirables dans les villes européennes ?
2024-11-25
Auteur: Léa
Les fat bikes, ces vélos à gros pneus, polariseront certainement les débats dans les rues des villes européennes, en particulier en France. Mais qu'est-ce qui explique cette mauvaise réputation qui leur colle à la peau ?
En effet, ces vélos électriques séduisent de nombreux utilisateurs, allant des amateurs de balades en plein air aux livreurs de repas. Cependant, leur popularité soulève un véritable questionnement sur leur utilisation en milieu urbain.
Originellement conçus pour évoluer sur des terrains non conventionnels comme la neige ou le sable, les fat bikes ont vu le jour dans les années 2000 en Amérique du Nord, où un inventeur a eu la brillante idée de concevoir un vélo capable d'affronter les conditions climatiques extrêmes de l'Alaska. À cette époque, ils étaient destinés à des pratiques sportives, mais aujourd'hui, leur usage en milieu urbain soulève des interrogations.
L’esthétique des fat bikes attire un public jeune, désireux de se démarquer et de s'affranchir des codes traditionnels du cyclisme. Toutefois, cette quête de style se heurte rapidement à des problématiques pratiques, notamment leur faible efficacité sur les pavés et leur poids conséquent, qui frôle les 30 kilos.
Les gros pneus, qui pourraient être perçus comme un avantage pour le confort, se révèlent avant tout être un fardeau en ville. Ils accroissent la résistance au roulement et, par conséquent, l’effort requis pour avancer. D'autant plus que l'assise est souvent inconfortable, perturbant la posture des utilisateurs, ce qui entache l'expérience de pédalage.
Un autre problème majeur réside dans l'assistance électrique. Bien que ces vélos soient censés offrir une assistance lors du pédalage, leur conception laisse souvent place à ce que l’on pourrait appeler l'« effet scooter ». De nombreux utilisateurs sont tentés d’installer des gâchettes pour bénéficier d’une propulsion sans avoir à pédaler, transformant ces vélos en cyclomoteurs. Cela soulève non seulement des questions de sécurité, mais également des défis réglementaires, car la législation sur les vélos électriques stipule qu'un vélo ne doit pas dépasser une assistance de 250 watts et que celle-ci se coupe au-delà de 25 km/h.
Les accidents dus à ces fat bikes en milieu urbain sont en nette augmentation, provoquant une incompréhension croissante parmi les usagers des routes. Aux Pays-Bas, par exemple, des mesures législatives sont déjà en cours pour interdire ces vélos vulnérables et possiblement dangereux dans les environnements à forte densité de circulation. Les questions de cohabitation entre ces engins et les autres usagers, y compris les piétons et les cyclistes classiques, deviennent alors des enjeux cruciaux.
L’envahissement des infrastructures dédiées aux cyclistes par ces modèles inadaptés est une préoccupation grandissante pour les municipalités qui cherchent à encourager un usage responsable des pistes cyclables. Ainsi, bien que les fat bikes puissent être d'excellents compagnons d'aventure dans les milieux naturels, leur place en ville est à repenser.
Enfin, la véritable problématique ne se limite pas simplement à ces vélos à gros pneus, mais est liée à un usage détourné qui met en lumière la nécessité d'ajuster la législation. Il est impératif de réévaluer les règles concernant les vélos électriques pour assurer la sécurité de tous les usagers, car il n'est pas acceptable de voir des engins capables d'atteindre des vitesses équivalentes à celles de scooters circuler sur nos pistes cyclables. Pour une cohabitation harmonieuse, il est essentiel que tous, fournisseurs et utilisateurs, respectent les règles en vigueur, tout en garantissant que les forces de l'ordre veillent à leur application.