Santé

Pourquoi obtenir un rendez-vous chez un dermatologue en Bretagne est un véritable parcours du combattant ?

2025-04-22

Auteur: Emma

Une pénurie alarmante de dermatologues en Bretagne

Accrochez-vous ! La situation des dermatologues en Bretagne est critique : en janvier 2025, la région ne comptera que 176 dermatologues en activité, contre 164 en 2015. Bien que le chiffre ait légèrement augmenté, il cache une réalité préoccupante. Selon le Dr Isabelle Le Hir-Garreau, dermatologue à Rennes, il y a un déséquilibre inquiétant entre les médecins hospitaliers et libéraux. Alors que le nombre de dermatologues hospitaliers a doublé en dix ans, ceux en cabinet se raréfient. Actuellement, seuls 116 dermatologues exercent en libéral en Bretagne.

Des professionnels vieillissants et un manque de remplaçants

Le Dr Le Hir-Garreau alerte sur le vieillissement de cette profession : 37,6 % des dermatologues en activité ont 60 ans ou plus, et le plus vieux a 82 ans ! Cette stagnation démographique est causée par un manque de remplacements, exacerbée par des régulations mal adaptées. Bien que le numerus clausus ait été assoupli ces dernières années, cela reste insuffisant. La pénurie future semble inéluctable, car une formation complète prend dix ans.

Les jeunes médecins veulent autre chose

Les jeunes praticiens, de plus en plus exigeants envers leur qualité de vie, ne se sentent pas incités à s'installer en cabinet. Il faut désormais deux à trois jeunes pour remplacer un seul vétéran, ce qui accroît encore la pression. Le Dr Misery du CHRU de Brest renchérit : 'Nous n’avons pas les remplaçants nécessaires et la demande explose, notamment à cause du vieillissement de la population.'

La solution miracle ? La télé-expertise !

La télé-expertise pourrait-elle être la clé ? Ce système permet aux généralistes d'envoyer des photos de lésions aux dermatologues pour avis. Toutefois, le Dr Le Hir-Garreau souligne que cela alourdit le travail des dermatologues, qui doivent examiner ces clichés en dehors de leurs consultations. Bien que cela puisse accélérer certains diagnostics, cela ne suffit pas à résoudre la crise. Actuellement, seulement 94 internes en dermatologie sont formés par an, alors qu'il en faudrait 125 pour maintenir la profession à flot.

Un avenir sombre pour les soins dermatologiques

Les experts s'accordent à dire que la situation ne fera qu'empirer dans les années à venir. À Brest et Rennes, seulement huit nouveaux internes sont formés chaque année, et même si les chiffres peuvent augmenter, la lenteur du processus laisse présager des problématiques croissantes. Pour les Bretons, demander un rendez-vous chez un dermatologue pourrait bien devenir un luxe difficilement accessible.