Divertissement

Pourquoi TF1, M6 et France Télévisions s'unissent pour défendre l'audiovisuel français

2024-11-18

Auteur: Jean

Le 13 novembre, une nouvelle ère se dessine pour l'audiovisuel français avec la création de LaFA, une association qui regroupe TF1, M6 et France Télévisions, mais qui laisse de côté Canal+. Cette initiative est née de la nécessité de structurer le secteur audiovisuel, déjà associé dans le domaine de la publicité en 2017. Rodolphe Belmer, le PDG de TF1, est le président de cette association pour une durée de deux ans.

Les objectifs de LaFA sont ambitieux : fournir des analyses et des éléments de compréhension sur les enjeux économiques et culturels du secteur. Ce regroupement vise à informer un large éventail de parties prenantes, y compris le gouvernement, le législateur et le régulateur, sur les défis que rencontre l'audiovisuel français.

Dans un contexte où le secteur audiovisuel fait face à des transformations rapides et à des menaces d'acteurs mondiaux comme les Gafa et Netflix, cette alliance aspire à muscler sa voix dans les débats politiques et publics. Avec environ 300 000 emplois à défendre, il est vital de préserver la chaîne de valeur de l'audiovisuel en France.

Parmi les thèmes cruciaux que LaFA compte défendre, on retrouve la sanctuarisation du financement de l’audiovisuel public, la suppression de restrictions sur la publicité télévisée, ainsi que la protection des missions et de l'autonomie budgétaire du Conseil National du Cinéma (CNC). De plus, il est essentiel de maintenir les aides fiscales qui soutiennent l’audiovisuel, le cinéma et la musique.

Sur le plan numérique, l'association met un accent particulier sur la promotion d'une intelligence artificielle éthique et le soutien à la régulation des plateformes numériques en Europe. Le but évident de cette coalition est de faire contrepoids à l'influence croissante des Gafa, en harmonisant leurs efforts pour aborder les questions de la propriété intellectuelle et de la régulation effective des médias en ligne.

Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, souligne que le véritable risque provient non pas d’une concurrence interne, mais de l'inégalité entre les médias nationaux et les géants internationaux. Elle insiste sur la nécessité de rééquilibrer ce rapport de force pour assurer la pérennité de l'audiovisuel français.

Cependant, une ombre plane sur cette initiative : l'absence de Canal+, ainsi que d'autres acteurs majeurs comme BFM-RMC et Radio France. Selon Roldophe Belmer, toutes les bonnes volontés seraient les bienvenues, tant qu'elles n'entrent pas en conflit avec l'objectif de création française et ne cherchent pas à défendre uniquement leurs intérêts spécifiques. D’ailleurs, il est déjà prévu que deux nouveaux membres rejoignent LaFA : Arte et le Syndicat des producteurs et créateurs de programmes audiovisuels, soulignant ainsi un mouvement vers une cohésion plus large au sein du secteur.