Depuis décembre, un Leclerc à Hauconcourt, près de Metz en Moselle, a intégré trois robots dans son espace de vente, provoquant des réactions variées parmi les clients. "Au départ, certaines personnes exprimaient leur mécontentement sur les réseaux sociaux et il y a même eu des cas où des clients ont tenté de mettre les robots hors service en appuyant sur le bouton d'arrêt d'urgence. Heureusement, cette situation s'améliore ; les clients commencent à apprécier ces nouvelles technologies qui ne remplacent pas le personnel, mais viennent leur apporter une aide précieuse," explique Axel Valdenaire, responsable communication de l'hypermarché.

Désigné comme "le papa" des robots, Axel veille quotidiennement sur ces machines. Lors de notre visite, le Portugal était à l'honneur au magasin, avec des "Pasteis de Nata" offerts par les robots. Chaque robot a des fonctions spécifiques : le robot nettoyeur facilite la tâche des femmes de ménage en se concentrant sur le nettoyage des couloirs, tandis que deux robots "têtes de gondole" circulent dans le magasin pour promouvoir les produits et informer les clients sur les offres spéciales.

L'un d'eux, appelé "Clercbot", est le plus interactif. Il a été programmé pour naviguer dans le magasin et guider les clients vers les produits qu'ils recherchent. Nous avons pu tester sa fonctionnalité en lui demandant de nous conduire au rayon pâtisserie, et il a réussi brillamment (voir vidéo).

L'innovation ne vient pas sans défis. Pour permettre au robot de se déplacer efficacement, l'équipe a cartographié chacune des allées du magasin. Doté de caméras et de détecteurs, le robot est également capable d'interagir avec les clients en se montrant poli ou en offrant des mini-jeux aux enfants. En cas de batterie faible, le robot a la capacité de retourner automatiquement à sa station de recharge.

La direction insiste sur le fait que ces robots ne sont pas une menace pour l'emploi ; ils servent plutôt à aider le personnel. Cependant, l'hypermarché paie un service, la société FranceRol Robotics, pour utiliser ces robots, qui sont actuellement loués plutôt qu'achetés, car la technologie évolue rapidement. "Le coût pour nous est d'environ 400 à 600 euros par mois," explique Jean-Luc Bramas, le PDG du Leclerc d'Hauconcourt.

Cet investissement soulève également des questions sur l'avenir du travail dans le secteur de la grande distribution : les robots, avec leurs avancées en intelligence artificielle, pourraient-ils un jour remplacer totalement certains rôles humains ? La réponse restera à voir, mais une chose est certaine : les clients de Metz et alentours devront s'habituer à cette nouvelle réalité technologique.