Dans le cadre de sa campagne pour l'élection présidentielle américaine, la vice-présidente Kamala Harris a récemment attiré l'attention grâce à sa présence rare dans les médias. Lors d'une interview diffusée sur CBS dans l'émission « 60 Minutes », elle a montré l'importance de ces apparitions à la télévision nationale, transformant chaque intervention médiatique en un événement politique majeur.

La stratégie de Mme Harris consiste à saisir chaque opportunité de communiquer avec les électeurs dans un paysage médiatique en pleine mutation, où les gens recherchent l'information à travers différents canaux, y compris TikTok, podcasts, et émissions de télévision locales. Par exemple, elle a récemment participé au podcast à succès « Call Her Daddy », populaire auprès des jeunes femmes, et a prévu des apparitions sur « The View » et « The Howard Stern Show », un choix qui lui permet d’atteindre différents segments de l'électorat.

Les deux candidats principaux font face à un défi : les électeurs d'aujourd'hui s'informent de moins en moins par les médias traditionnels. Une enquête a révélé que 38 % des Américains évitent les informations, et 43 % se concentrent spécifiquement sur l'évitement de la politique nationale. Cependant, paradoxalement, la consommation de podcasts politiques a explosé, avec une augmentation de près de 80 % de l'audience en août dernier sur Spotify. Cela souligne l'importance croissante de l'engagement sur les plateformes numériques.

En ce qui concerne ses apparitions médiatiques, les experts comme Mark Lukasiewicz, doyen de la Lawrence Herbert School of Communication, soulignent que chaque interview comporte un risque inhérent. En effet, un entretien mal reçu peut limiter les opportunités de redressement et de clarification, d'où l'importance de bien préparer chaque intervention.

Depuis 1976, tous les candidats notables se sont exprimés dans « 60 Minutes », et cette tradition continue de donner un écho considérable aux messages des campagnes. Même si les audiences des émissions d'information télévisées ont baissé, les moments marquants sont souvent partagés sur les réseaux sociaux, créant ainsi une résonance qui peut profiter aux candidats.

La campagne de Harris a également collaboré avec des créateurs de contenu influents tels que Hasan Piker, qui a diffusé un livestream depuis la convention nationale du Parti démocrate. Ces partenariats avec des personnalités populaires sur les réseaux sociaux illustrent une volonté d'atteindre les jeunes électeurs de manière authentique et engageante.

Tout au long de ses interventions, Kamala Harris aborde des sujets cruciaux, tels que l'accès à l'avortement et les initiatives pour soutenir les jeunes parents, tout en partageant des anecdotes personnelles qui contribuent à humaniser son image auprès des électeurs. Lors de son apparition sur « Call Her Daddy », elle a encouragé les membres de l'audience à ignorer le scepticisme et à embrasser la détermination, déclarant : « Je n’entends pas de “non” contre moi ».

En revanche, Donald Trump a également utilisé des stratégies similaires pour se connecter avec les électeurs, faisant des apparitions dans des podcasts populaires tout en maintenant une présence à la télévision. Cet environnement compétitif souligne l'importance croissante d'une communication adaptable et de qualité dans la sphère médiatique.

Avec cette approche audacieuse de la communication et une utilisation judicieuse des canaux numériques, Kamala Harris espère non seulement mobiliser son électorat mais également inspirer une nouvelle génération de voters.