Nation

Procès de l'assassinat de Samuel Paty : L'imam Chalghoumi dénonce l'impunité d'Abdelhakim Sefrioui

2024-11-28

Auteur: Jean

Un réquisitoire accablant ! Au cours du procès de l’assassinat tragique de Samuel Paty, l’imam Hassen Chalghoumi, connu pour son courage face à l’intolérance, a jeté la lumière sur la menace représentée par Abdelhakim Sefrioui, l’agitateur islamiste accusé d'avoir orchestré la campagne de haine qui a conduit à la mort du professeur.

Chalghoumi n'est pas simplement un témoin, mais un homme qui a personnellement ressenti les conséquences des actions de Sefrioui. Il a témoigné devant la cour d’assises spéciale de Paris que « sans cet individu, Samuel Paty serait encore dans sa classe ». Ce constat amer révèle les effets dévastateurs d’un climat de haine et d’intimidation.

Le conflit entre les deux hommes remonte à des années. En 2010, Sefrioui, à la tête de son collectif Cheikh Yassine, avait mené des manifestations virulentes contre Chalghoumi suite à ses positions contre le port du voile intégral. L’imam avait alors été contraint de vivre sous protection policière, une réalité tragiquement justifiée par les menaces de mort qu’il a reçues.

En partageant son témoignage, Chalghoumi a fait état de la rancœur légitime qui l'habite : « Ma vie est finie depuis que Sefrioui est entré dans ma vie. Je suis le seul imam au monde qui prêche avec un gilet pare-balles. » Il a souligné le profond impact de cette menace sur sa vie quotidienne, précisant que même prendre un café en terrasse était devenu un luxe réservé à des pays où il n'est pas reconnu, rendant palpable l'angoisse qui l'entoure.

À travers sa déposition, Chalghoumi a identifié les tactiques utilisées par Sefrioui : la manifestation et la médiatisation. Il raconte comment des militants ont envahi sa mosquée, le forçant à suspendre ses prêches pendant plusieurs semaines, et comment Sefrioui avait menacé d’organiser une manifestation devant le collège où Samuel Paty enseignait.

À cela s’ajoute la stratégie médiatique choquante de Sefrioui, qui a impliqué l'appel à des médias internationaux comme Al-Jazira pour amplifier son combat. Chalghoumi n’a pas hésité à dénoncer les effets dévastateurs de cette campagne de dénigrement : « Mon visage était partout, et ma famille a été ciblée. Cet homme a mis une fatwa sur ma tête. »

Il est temps que la justice prolonge son regard au-delà des préjugés et définitivement stigmatise ceux qui encouragent la haine sous couvert de démagogie. Ce procès ne concerne pas uniquement le crime odieux contre Samuel Paty, mais soulève également des questions fondamentales sur la sécurité des voix qui s’opposent à l'obscurantisme et à la violence. L'imam Chalghoumi incarne cette lutte, un combat pour la liberté d'expression et pour un avenir où l’intolérance ne triomphe pas.