Procès des viols de Mazan : 51 accusés face à des peines allant de 4 à 20 ans
2024-11-27
Auteur: Julie
Le procès des 51 accusés dans l'affaire des viols de Mazan a pris une tournure préoccupante au tribunal criminel de Vaucluse. Le réquisitoire du ministère public, qui a commencé lundi matin et s'est conclu mercredi 27 novembre, a demandé des peines de prison allant de quatre à vingt ans. Cette affaire, qui a révélé une dimension particulièrement choquante des violences sexuelles, envoie un message fort aux victimes : la justice ne fait pas de concessions face à l'horreur.
Dominique Pelicot, identifié comme le 'chef d'orchestre' de ces viols, a reçu la peine maximale de vingt ans. Il était accusé d'avoir drogué sa femme, Gisèle Pelicot, afin qu'elle soit abusée par des inconnus recrutés en ligne. À l'opposé, Joseph C., âgé de 69 ans, fait face à des accusations moins graves, n'étant poursuivi que pour des atteintes sexuelles.
La majorité des peines demandées par l'accusation se situe entre dix et dix-huit ans pour les autres accusés. Étonnamment, ces réquisitions sont bien plus sévères que la moyenne nationale des condamnations pour viols en France, qui s'est élevée à 11,1 ans en 2022.
Les représentants du ministère public ont souligné l'importance de reconnaître l'absence de consentement de Gisèle Pelicot. Ils ont fermement rejeté l'idée d'un 'consentement implicite', insistant sur le fait que le silence ou le fait de ne rien dire ne peut être interprété comme un accord. La magistrate Laure Chabaud a ajouté que ces comportements doivent être relégués à une époque révolue.
Avec des avocats de la défense qui s'apprêtent à plaider l'acquittement pour certains de leurs clients, la tension dans la salle d'audience est palpable. Me Béatrice Zavarro, représentant Dominique Pelicot, contesterait non seulement la culpabilité de son client, mais aussi ce qu'elle qualifie de 'manipulation' de la part de Pelicot envers les autres accusés.
À la fin de ce procès hautement médiatisé, la cour aura une semaine pour délibérer avant de rendre son verdict, prévu pour le 20 décembre au plus tard. Cette affaire, d'une gravité inédite, est non seulement un affront à la justice mais également un appel à une réforme sociale sur la perception de la violence sexuelle.