Procès Squarcini : les prestataires de LVMH sous le feu des critiques pour l'espionnage du journal Fakir
2024-11-23
Auteur: Michel
Dans une atmosphère tendue, le tribunal de Paris s'est rempli de journalistes attentifs lors des audiences qui se tiennent les 20, 21 et 22 novembre. Le procès autour de l'espionnage du journal Fakir par le géant du luxe LVMH attire un large public, rappelant les tragédies grecques où les héros luttent contre un destin inexorable.
Au centre de cette affaire, LVMH s'inquiétait en 2013 de la possibilité d'une perturbation lors de son assemblée générale prévue le 18 avril, notamment lorsqu'un groupe de journalistes du journal Fakir, fondé par François Ruffin, se préparait à couvrir l'événement. Pierre Godé, alors numéro deux de LVMH, a discuté avec Bernard Squarcini, ancien directeur du renseignement intérieur, d'une possible infiltration du journal, indiquant que le suivi de Fakir avait coûté au groupe plus de 2 millions d'euros entre 2013 et 2016.
Albert Farhat, un des prestataires, a été appelé à témoigner. Âgé de soixante ans, il se décrit comme un reporter expérimenté, affirmant avoir réalisé un travail journalistique. Cependant, il a été accusé de mensonges et d'incohérences dans son récit, notamment concernant ses interactions avec le journal. Farhat a recevu une rémunération mensuelle de 1 500 euros pour des informations qu'il n'a jamais publiées. Ce procès met en lumière non seulement les relations troubles entre les grandes entreprises et les médias, mais également les préoccupations éthiques entourant le contrôle de l'information et l'espionnage à des fins d'influence.
Le film Merci patron !, sorti en 2016, soulève également des questions cruciales sur les pratiques des grandes entreprises. Réalisé par François Ruffin, il suit un couple d'ouvriers affectés par la délocalisation de leur usine sous-traitante de LVMH, rendant encore plus pressante la nécessité de transparence et de responsabilité chez les acteurs du luxe.
Alors que le procès se poursuit, les répercussions de cette affaire vont bien au-delà de l'environnement strictement judiciaire, touchant des enjeux plus larges liés à la liberté de la presse et à la manière dont les entreprises gèrent leur image.