Alors que le regard se tourne déjà vers 2027, Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur et élu de Tourcoing, est déterminé à afficher l'ampleur de son soutien dans le paysage politique français. Bien qu'il ait été adoubé par Nicolas Sarkozy, cette année est cruciale pour lui, prouvant qu'il peut retrouver sa place après avoir été éclipsé par des figures montantes de son propre camp, et même par des membres du gouvernement actuel.

Sous le feu des critiques après son éviction de Beauvau, il tente de rabiboché les liens avec Les Républicains, son ancien parti, alors que ceux-ci, sous la houlette de Michel Barnier, commencent à reprendre des positions clés. Une rupture des liens a-t-elle eu lieu ? La semaine dernière, dans les couloirs de l'Assemblée, Darmanin a laissé entendre que Barnier envisageait une hausse des impôts, ce qui a manifestement irrité l'ancien commissaire européen.

Par ailleurs, la demande de Violette Spillebout, membre influente du PS, d'accéder au ministère de l'Éducation nationale a été bloquée par ce qu'elle a qualifié des "barons du Nord". Bien qu'elle n'ait pas cité de noms, des suspicions de rivalité se tournent vers des figures telles que Xavier Bertrand ou même Gérald Darmanin lui-même.

Un coup dur a également été porté lorsque son ancien chef de cabinet, Mathieu Lefèvre, élu député dans le Val-de-Marne, a été remplacé pour des fonctions budgétaires par Laurent Saint-Martin, anciennement battu dans le même département. Ces mouvements soulignent les tensions internes au sein des Républicains et les rivalités qui se dessinent.

Les têtes d'affiche du macronisme seront présentes à Tourcoing, un événement paradoxal car même hors du gouvernement, Darmanin parvient à attirer les élites politiques. Elisabeth Borne, Gabriel Attal, et potentiellement Édouard Philippe, tous témoigneront de l'influence persistante de Darmanin, malgré son statut réduit.

Cependant, l'ancien ministre n’a aucune intention de disparaître de la scène politique. Des rumeurs circulent sur sa volonté de créer un groupe parlementaire indépendant ou de rejoindre Horizons, le mouvement d'Édouard Philippe. Malheureusement pour lui, ces plans semblent avoir capoté jusqu'à présent. Gabriel Attal s'étant déjà approprié le groupe présidentiel, laissant Darmanin dans l'incertitude quant à son avenir.

Darmanin aspire à jouer un rôle majeur au sein du mouvement Renaissance. Servant de promoteur d'une "droite moderne" et défendant les classes populaires, il est bien conscient des défis qui l'attendent. Sa capacité à naviguer dans ce paysage mouvant sera primordiale alors qu’il tente de redéfinir son influence politique et de reconstruire sa carrière. L'heure de la revanche a-t-elle sonné pour l'ancien ministre ? Les prochains mois pourraient bien le révéler.