Michel Barnier a récemment consulté les représentants syndicaux et patronaux, leur laissant entendre qu'il allait solliciter une renégociation de la réforme de l'assurance-chômage. Cette annonce est saluée par les partenaires sociaux, qui voient l'opportunité de reprendre le contrôle sur cette question cruciale. Les syndicats, dont la CGT, la CFDT et FO, sont particulièrement favorisés par ce changement, surtout en réaction aux dispositions de la réforme Antal, qui prévoient un durcissement des conditions d'accès aux indemnisations pour les chômeurs. Selon ces syndicats, cette nouvelle possibilité de renégociation pourrait ouvrir la voie à des ajustements plus favorables aux travailleurs.

La réforme Antal, qui a suscité de vives critiques même parmi les partisans du gouvernement, est-elle donc sur le point d'être abandonnée ? L’avenir de cette réforme demeure incertain, même si Michel Barnier a exprimé une priorité claire : l'amélioration des comptes de l’assurance-chômage. Ainsi, si des discussions sont lancées entre le patronat et les syndicats, il sera impératif de trouver des économies substantielles, dans le but de répondre à un objectif fixé à 3,5 milliards d'euros d'économies annuelles.

Pression du calendrier.

Il est à noter que la convention actuelle d’assurance-chômage, prolongée par décret, expirera fin octobre, laissant donc un laps de temps très limité aux acteurs sociaux pour parvenir à un accord. Toutefois, la plupart d'entre eux sont prêts à s'engager dans ce qui pourrait être qualifié de "négociation éclair". Michel Barnier a également précisé qu'un consensus sur le maintien des seniors dans l'emploi serait essentiel, un sujet qui avait déjà échoué durant les précédentes discussions au printemps. À l'époque, le patronat avait proposé la création d'un contrat à durée indéterminée (CDI) pour les seniors, ainsi que des allégements de cotisations pour les entreprises qui conservent des employés âgés de plus de 55 ans. En revanche, les syndicats réclamaient une meilleure reconnaissance de la pénibilité au travail.

Pour cette nouvelle round de négociations, la balle est désormais dans le camp des partenaires sociaux. Ils doivent travailler ensemble pour développer des dispositifs efficaces permettant de maintenir les travailleurs plus âgés dans l'emploi. Michel Barnier devrait développer sespositions lors de son discours prévu le mardi 1er octobre 2024, ce qui pourrait donner un nouvel éclairage sur les orientations à venir.