Nation

Raphaël Glucksmann revient sur la scène politique à La Réole avec de grandes ambitions pour la gauche, sans LFI

2024-10-06

Ce week-end à La Réole, charmant bourg fortifié de Gironde situé à 60 kilomètres de Bordeaux, la météo était presque parfaite malgré quelques gouttes de pluie. C’était l’occasion rêvée pour Raphaël Glucksmann de faire son grand retour sur la scène politique, renforçant ses ambitions de mener la gauche « au pouvoir », sans s’appuyer sur La France insoumise (LFI). C’est Bruno Marty, le maire de La Réole et membre de Place publique, qui a accueilli l’eurodéputé dans sa mairie, un ancien prieuré bénédictin offrant une vue imprenable sur la Garonne.

Habillé de son éternel costume bleu nuit et d'une chemise blanche, Glucksmann a pris la parole dimanche 6 octobre, marquant un tournant significatif dans sa carrière jusqu'alors centrée au Parlement européen. « En 2025 ou en 2027, ni le macronisme ni le populisme de gauche n’empêcheront l’extrême droite de prendre le pouvoir, ce sera nous », a-t-il affirmé avec détermination, souhaitant clairement s’affirmer en tant que leader pour la gauche française.

Glucksmann a alors esquissé une nouvelle voie politique qu'il a qualifiée de « girondine », tiraillée entre les héritages de Robespierre, en référence à Jean-Luc Mélenchon, et de Jupiter, en évoquant Emmanuel Macron. Il a promis un projet politique solide « qui doit nous mener au pouvoir » et cela d’ici juin 2025, en prévision d'éventuelles élections législatives anticipées. « Après les surprises de juin, nous devons être prêts », a-t-il insisté tout au long du week-end.

L’ex-eurodéputé a également profité de l’occasion pour critiquer la situation actuelle, évoquant la montée des discours immigrationnistes et des idées d’extrême droite. « Nous voyons les bombes pleuvoir. Un ministre de l’intérieur qui reprend les mots de Victor Orban », a-t-il lâché en référence aux paroles de Bruno Retailleau.

Cependant, Glucksmann doit faire face à des défis, notamment son besoin d'affirmer davantage sa présence sur la scène politique. Son absence des débats récents avait suscité des inquiétudes quant à son engagement. Malgré tout, il apparaît aujourd'hui comme un acteur déterminé, désireux de ne pas rester en retrait et de contribuer à une réelle union de la gauche. L’histoire montrera si sa stratégie saura séduire le public et redéfinir le paysage politique français face à la menace croissante de l'extrême droite.