Réélection de Trump : Ursula Von der Leyen, Giorgia Meloni et Olaf Scholz, trois visions qui s'opposent
2024-11-10
Auteur: Léa
Olaf Scholz en crise
Alors que l'Allemagne commémorait récemment la chute du mur de Berlin, la cohésion de son gouvernement s'est effondrée, provoquant une crise politique sans précédent. La coalition au pouvoir entre le chancelier Olaf Scholz, son partenaire libéral du FDP, et les Verts semble se désagréger sous le poids de divergences profondes. Irene Mihalic, une députée écologiste, a exprimé son désespoir face à cette situation, qualifiant le spectacle actuel de "série de téléréalité ratée".
La rift entre Scholz et le FDP ouvre la voie à la possibilité d'élections anticipées. Les membres de la classe politique s'affrontent sur la meilleure date pour ces législatives. Les observateurs politiques, comme Stefan Seidendorf de l'Institut franco-allemand (DFI), soulignent à quel point cette crise révèle l'incapacité de l'Allemagne à rester un acteur clé sur la scène européenne, surtout en cette période critique marquée par les tensions aux États-Unis et le conflit en Ukraine.
En effet, l'Allemagne est perçue comme un maillon faible dans la politique européenne actuelle, et l'absence de coordinateur pour la politique transatlantique pourrait avoir des répercussions significatives. Les remarques teintées de cynisme d'Elon Musk sur Scholz, lui attribuant le statut de "guignol", riment avec une époque où Washington et Berlin s'échangeaient des piques. La position de l'Allemagne sur la scène mondiale pourrait s'avérer déterminante alors que l'ancien président Trump envisage un retour au pouvoir.
Dans ce contexte, Friedrich Merz, président du CDU et potentiel successeur de Scholz, appelle à des élections au plus vite, plaidant pour la date du 19 janvier, juste avant le retour probable de Trump à la Maison-Blanche. Selon lui, tarder serait offrir à Trump un cadeau inestimable, alors que des sondages laissent entrevoir une victoire écrasante des conservateurs.
Une question de confiance doit être votée rapidement pour enclencher une dissolution parlementaire, et selon Carlo Masala, le temps presse. Pendant ce temps, Scholz accuse ses alliés libéraux d'être responsables de l'effondrement de la coalition en refusant de flexibiliser les limites d'endettement dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Malgré ses ambitions de "chancelier de la paix", Scholz risque de voir sa réputation ternie, avec seulement 13 % des Allemands souhaitant son maintien. Au contraire, Boris Pistorius, le ministre de la Défense, semble en bonne position pour gagner la faveur du public, alors que la pression monte pour aider l'Ukraine avec l'envoi de missiles.
Ursula von der Leyen sur la défensive
D'autre part, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, se prépare à l'éventuelle réélection de Trump. Elle a déjà pris contact avec lui pour discuter de l'importation de gaz naturel liquéfié américain, espérant ainsi remplacer les approvisionnements russes. Malgré cela, Von der Leyen se retrouve dans une position délicate. Son statut de femme allemande pourrait lui nuire face à un Trump connu pour son sexisme. De plus, elle doit veiller à préserver l'autorité de la Commission européenne en matière commerciale contre d'éventuels accords bilatéraux entre les États-Unis et d'autres capitales européennes.
Emmanuel Macron, lui aussi, a déjà une relation établie avec Trump et pourrait rivaliser avec Von der Leyen en tant qu'interlocuteur clé. Dans le même temps, le néerlandais Mark Rutte, récemment nommé secrétaire général de l'OTAN, pourrait jouer un rôle important dans cette dynamique, grâce à sa capacité à lire les intentions américaines.
Giorgia Meloni à l'avant-garde
Enfin, Giorgia Meloni, la première ministre italienne, profite de la fenêtre d'opportunité que représente la campagne électorale américaine. Bien qu'elle ait cultivé de bons rapports avec Biden, elle espère tirer parti d'une alliance plus stratégique avec Trump, renforcée par des relations antérieures avec des figures comme Steve Bannon. Son projet est de s'imposer comme la voix de l'Italie auprès de Trump, ce qui lui accorde un impact certain dans le débat européen et américain.
En parallèle, Matteo Salvini, vice-président du Conseil, ne cache pas son soutien à Trump, espérant que son retour pourrait amener un changement en Ukraine. Toutefois, il est connu pour ses sympathies russes, ce qui complique sa position face à Meloni.
Dans un paysage européen en quête de leadership, les positions alignées avec Trump pourraient avoir des conséquences importantes sur les relations transatlantiques et la politique intérieure de chaque pays. Les prochaines semaines seront cruciales pour ces dirigeants européens, chacun cherchant à s'imposer dans la dynamique complexe qui pourrait suivre la réélection de Trump.