Dans l'immense centre de recherche de l'Oncopole de Toulouse, deux techniciennes de Flash BioSolutions travaillent avec une précision minutieuse. Elles nourrissent des cellules dans des alvéoles high-tech, ayant l'apparence d'une ruche, tout en surveillant ces merveilles fluorescentes au microscope.

La croissance cellulaire est impeccable, et elles sont sur le point de produire des vecteurs lentiviraux, issus de lentivirus, une sous-famille de rétrovirus. Ces vecteurs, inoffensifs pour l'homme, sont spécifiquement conçus pour traiter les cancers via l'immunothérapie. "Ces vecteurs lentiviraux modifient génétiquement les cellules immunitaires des patients, leur permettant ainsi de reconnaître et d'attaquer les cellules cancéreuses", explique Christine Duthoit, éminente scientifique de l'entreprise. Ce procédé, déjà testé dans plusieurs essais cliniques, pourrait bien révolutionner le domaine du traitement du cancer.

Pierre-Fabre en première ligne du combat

Les laboratoires Pierre-Fabre, fleuron du centre de l'Oncopole, se positionnent à la pointe de cette lutte. Sur un espace de 40 000 m², dont près de la moitié est consacrée aux laboratoires, des centaines de chercheurs s'attèlent à développer les thérapies de demain.

Dirigé par Francesco Hofmann, un expert ayant fait ses preuves à la Harvard Medical School, le centre se concentre particulièrement sur la recherche contre le cancer du poumon, qui cause 30 000 décès par an en France. "Nous visons à découvrir des traitements plus tolérables pour les patients, avec des effets prolongés. Notre approche repose sur une meilleure compréhension de la biologie et de la génétique des cellules cancéreuses. Nous cherchons à identifier des molécules capables de cibler spécifiquement les altérations des cellules tumorales, permettant ainsi de les détruire ou de contrarier leur développement", explique ce chercheur passionné.

Des essais cliniques prometteurs

Pierre-Fabre investit massivement dans la recherche en oncologie, consacrant 52 % de son budget de recherche et développement à la lutte contre le cancer. Alors que le taux de réussite des traitements reste faible à environ 2 %, chaque essai demeure un véritable défi. Malgré un budget bien inférieur à des géants comme Pfizer, Pierre-Fabre compte se différencier grâce à son expertise en oncologie et à ses stratégies d'alliance internationales. "Depuis mon arrivée en 2021, aucun de nos traitements anticancéreux n'est encore sur le marché, mais certains sont en phase d'essais cliniques avancés. En général, il faut une dizaine d'années pour qu'un médicament soit disponible. Notre but est d'introduire ces nouvelles thérapies sur le marché d'ici 2031. Sachez que chaque avancée dans nos recherches pourrait bien sauver des vies et transformer la lutte contre le cancer tels que nous le connaissons aujourd'hui !"