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REPORTAGE. "Je ne veux pas mourir pour Zelensky" : la réalité du recrutement forcé en Ukraine

2025-03-24

Auteur: Michel

Alors que les négociations pour un cessez-le-feu débutent entre les belligérants, la guerre continue de faire rage en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment insisté sur la nécessité de mettre un terme à l'invasion russe qui dure depuis plus de trois ans. Dans ce contexte alarmant, le recrutement d'hommes, âgés de 25 à 60 ans, s'intensifie et prend souvent des tournures coercitives.

De nombreuses femmes sont rassemblées devant les portes du centre territorial de recrutement, anxieuses de recevoir des nouvelles de leurs proches, souvent embarqués sans avertir. Anna, qui recherche son mari, raconte : "Il m'a appelé brièvement hier soir. J'ai appris qu'il avait été transféré ici. Heureusement, ils ne peuvent pas l'envoyer au front car il a trois enfants, y compris un enfant handicapé. J'ai tous les justificatifs, mais je suis tellement inquiète. Je n'ai plus de nouvelles et on ne me permet pas de lui parler."

"Je refuse de tuer quelqu'un"

Igor, un jeune homme de 27 ans qui a réussi à échapper à un contrôle au dernier moment, témoigne de la stratégie de la police. Il explique comment des bus, patrouillant à travers la ville, mettent en œuvre des barrages aléatoires. "Ils m'ont saisi par les bras pour tenter de me faire monter dans un bus", se souvient-il. Igor se décrit comme un pacifiste marqué par la situation actuelle et refuse de participer à ce qu'il considère comme une guerre perdue. "Je ne peux pas tuer quelqu'un. Je suis conscient que l'armée russe nous attaque, mais nous ne pouvons pas rivaliser avec leur force. Nous sommes seulement 30 millions d'Ukrainiens face à plus de 140 millions de Russes."

Face à cette menace, des applications ont vu le jour, permettant de partager des informations en temps réel sur les emplacements des barrages, bien que cela n'apaise pas les craintes de Vitali. "Je fais très attention et je limite mes déplacements, mais si je suis capturé, je me battrai. Mais je refuse de mourir pour Zelensky", déclare-t-il avec appréhension. Pour encourager le recrutement, l’Ukraine a récemment proposé un contrat d’un an accompagné d’avantages financiers, notamment une prime de 23 000 euros pour les jeunes âgés de 18 à 24 ans.

Cependant, ce type de recrutement soulève de nombreuses interrogations éthiques et morales, alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer l'utilisation de méthodes coercitives. La population, épuisée par des années de conflit, aspire à la paix et à la fin des hostilités. Alors que les négociations pour un cessez-le-feu prennent forme, la réalité sur le terrain reste troublée et les civils continuent de payer le prix fort.