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Réseaux sociaux : La fin d'une ère ou le début d'une nouvelle révolution ?

2024-10-06

Les réseaux sociaux ne sont pas en voie d'extinction, bien au contraire. Chaque jour, plus de deux milliards d'utilisateurs se connectent sur Facebook, un milliard le font sur TikTok chaque mois, et malgré les controverses qui se succèdent, 250 millions de personnes se rendent quotidiennement sur X (anciennement Twitter). Cependant, notre manière d'utiliser ces plateformes évolue, marquant peut-être le début d'une nouvelle phase sur le Web.

Nous sommes toujours présents sur les réseaux sociaux, mais le volume de publications personnelles diminue. Adam Mosseri, le PDG d'Instagram, a même reconnu dans un podcast que les utilisateurs partagent moins de moments de leur vie sur le fil d'actualité, préférant utiliser les « stories » ou les messages privés. Ce changement est particulièrement marqué chez les adolescents, qui privilégient la messagerie privée plutôt que les espaces publics des applications.

Ce phénomène représente un véritable bouleversement. L'émergence de Facebook en 2004 a agi comme un catalyseur pour transformer nos habitudes numériques. À cette époque, publier un texte, une photo, ou une vidéo était devenu un acte accessible à tous, sans nécessiter de compétences techniques. Nous étions alors enclin à partager librement nos vies, motivés par la quête des « likes », avec une redéfinition des « amis » qui s'étendait à ceux que nous ne connaissions même pas. Sur Twitter, ce phénomène a engendré des « abonnés » qui pouvaient relayer notre contenu à un public moindrement connu, amplifiant ainsi la visibilité de nos posts. Instagram, avec la tendance du selfie, a recentré l’attention sur l'image, transformant la publication en une forme d'expression moderne où l'accumulation d'abonnés et d'interactions est devenue essentielle.

Un retour à la discrétion ?

Cependant, cette frénésie semble s'épuiser. Sarah, 36 ans, commercial dans le Rhône, témoigne : « Avant, je partageais tout sur Internet, même des anecdotes triviales. Aujourd'hui, je n'utilise plus mon vrai nom, et on ne peut pas me reconnaître sur ma photo de profil. J'ai réalisé que publier pouvait avoir des conséquences, notamment sur ma vie professionnelle, et que ces plateformes pouvaient devenir des outils de harcèlement ou de mauvaise exploitation de nos données. »

Rayan Hermassi, quant à lui, fait partie d’une génération plus jeune. Agé de 19 ans, il a pris la décision radicale de supprimer tous les réseaux sociaux de son téléphone, sauf Snapchat. « J'avais tendance à procrastiner en préparant mon bac. Je pouvais passer des heures sur TikTok sans rien accomplir. J’utilise Snapchat essentiellement pour discuter en privé avec mes amis, sans poster de contenu public. »

En parallèle, experts et analystes s'interrogent : cette évolution signale-t-elle la fin d'un règne, ou plutôt une transformation vers des interactions plus authentiques et privées ? La fin de la surenchère de publications pourrait-elle présager un retour à des échanges plus significatifs ? Les réseaux sociaux semblent changer, mais jusqu'où cette nouvelle ère nous mènera-t-elle et comment cela influencera-t-il notre communication future dans ce monde de plus en plus digitalisé ? À suivre.