Santé

Révolution Médicale : Première Chirurgicale pour l'Apnée du Sommeil au CHRU de Nancy

2024-10-03

Auteur: Sophie

Un événement marquant a eu lieu au CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) avec la première opération chirurgicale en France visant à traiter l'apnée du sommeil. Ce cas unique a vu le jour le 24 septembre 2024, sous la direction du Dr Duc Trung Nguyen, qui a implanté un neurostimulateur sur un patient. Cette intervention, réalisée sous anesthésie générale, est entièrement remboursée par l'Assurance maladie.

Le Dr Nguyen a procédé à une seconde opération le 3 octobre 2024, permettant d’implanter ce dispositif au niveau du nerf hypoglosse, qui joue un rôle crucial dans le mouvement de la langue pendant le sommeil. Relié à une sonde placée au niveau de la cage thoracique, ce neurostimulateur détecte les mouvements respiratoires et, en cas d'apnée, stimule le nerf pour faire avancer la langue et libérer ainsi les voies aériennes.

L’apnée du sommeil, connue médicalement sous le nom de syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), touche environ 4 % de la population. Ce syndrome se manifeste par des arrêts respiratoires fréquents durant la nuit, pouvant survenir jusqu'à cinq fois ou plus. Chaque épisode dure généralement entre dix et trente secondes, réduisant considérablement l’oxygénation du cerveau et provoquant des micro-réveils. Les conséquences sur la santé sont alarmantes : somnolence diurne, troubles de la mémoire, problèmes de concentration, et un risque accru de complications telles que les maladies cardiovasculaires, l'hypertension, les AVC, et même le diabète.

Ces risques ne se limitent pas aux problèmes de santé, mais s'étendent également à la sécurité des individus. Les états de somnolence peuvent mener à des accidents dans la vie quotidienne, que ce soit au volant ou sur le lieu de travail.

Cette nouvelle technique chirurgicale offre une alternative pour les patients qui ne peuvent pas s’adapter aux options traditionnelles, telles que la pression positive continue (PPC) ou les orthèses d’avancement mandibulaire. En effet, selon des études, environ 40 % des patients abandonnent le traitement par PPC dans les quatre ans, en partie en raison de l’inconfort lié au port d’un masque.

L'implantation du neurostimulateur, sous anesthésie générale, nécessite un remplacement de la pile environ tous les dix ans, similaire à celui d’un pacemaker. Le Dr Nguyen collabore étroitement avec le centre de médecine et de recherche sur le sommeil ainsi que le service de pneumologie, marquant ainsi un pas significatif vers des solutions innovantes pour ceux qui souffrent d'apnée du sommeil. Ce développement prometteur pourrait transformer la prise en charge de cette condition handicapante, offrant enfin une lueur d’espoir à de nombreux patients.