Santé

Révolution médicale : Une chercheuse de Poitiers détecte le cancer du sein grâce à l’haleine

2025-04-03

Auteur: Philippe

Pauline Poinot, une chercheuse de Poitiers, a récemment fait une découverte qui pourrait transformer la détection des cancers, notamment du sein. Ce travail innovant lui a valu le prestigieux Prix Ruban Rose avenir 2024, un hommage aux projets de recherche sur le cancer du sein. Son approche fascinante repose sur des études antérieures montrant que les chiens peuvent détecter le cancer par leur odorat. "En cheminant sur cette voie, ma voix et mon équipe avons créé la Volatolomique Induite", révèle-t-elle, du sein de l'Institut de chimie des milieux et des matériaux (IC2MP), partenaire du CNRS et de l’Université de Poitiers. Cette nouvelle discipline a vu le jour avec des premiers résultats publiés en 2019.

La Volatolomique Induite est un concept qui, derrière son nom complexe, se révèle très accessible. "Nous introduisons une molécule sonde dans le corps d'un individu, qui émet une odeur spécifique en présence de cancer. Cette odeur se retrouve dans l’haleine du patient. Nous travaillons sur un protocole simplifié permettant de détecter cette odeur à partir d'une prise de sang", explique le Dr Poinot. À terme, un ensemble de molécules sondes pourra révéler la présence de divers types de cancers, comme ceux du pancréas, des poumons ou le cancer colorectal, ainsi que leur agressivité ou localisation précise. Cela pourrait offrir des diagnostics cruciaux, précisément pour le cancer du sein, en identifiant s'il s'agit d'un cancer hormonal ou d'un triple négatif.

L'un des grands objectifs de cette recherche est de "déceler les cancers à un stade encore guérissable". Grâce aux essais cliniques ayant franchi avec succès la phase 1, Pauline Poinot nourrit l'espoir que sa découverte soit mise à la disposition du public dans un avenir proche, possiblement sous la forme d'un test disponible en pharmacie. "Cela pourrait permettre de détecter plusieurs cancers à un stade précoce, moment où ils sont encore traitables. C'est un véritable espoir, non seulement pour la France mais également pour les pays qui manquent de ressources médicales", assure-t-elle. Elle souligne également que cela pourrait constituer une alternative efficace à la mammographie, souvent négligée par de nombreuses femmes en raison de divers facteurs.

L'équipe de recherche, E-Bicom, dirigée par Pauline Poinot, a reçu une dotation de 225 000 € de l’association Ruban Rose, permettant de financer un chercheur, l'achat de matériel et une étude clinique à Cambridge liée à leur projet. Ce prix revêt une signification particulière pour Pauline, qui a vu des personnes proches touchées par le cancer du sein. "C’est une maladie qui touche massivement les femmes à travers le monde", se désole-t-elle, tout en étant portée par un fort sentiment de sororité en tant que mère de deux enfants.

Cette avancée prometteuse marque non seulement un espoir dans la lutte contre le cancer, mais elle pourrait également initier une nouvelle ère dans la manière dont nous abordons la détection précoce de cette maladie mortelle. Restez connectés pour suivre les prochaines étapes de cette recherche révolutionnaire!