Lors d'une interview sur Franceinfo le 3 octobre, Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), a exprimé sa réticence à envisager la fermeture de l'EPR de Gravelines, un équipement industriel d'une valeur inestimable. Ses commentaires interviennent après un rapport de Greenpeace qui critique le risque de submersion marine pour cette centrale.

La centrale de Gravelines, située près de Dunkerque dans le Nord, abrite actuellement six réacteurs et va accueillir deux nouveaux EPR2, des réacteurs à eau pressurisée de nouvelle génération, construits sur une plateforme de 11 mètres de haut avec une mise en service prévue pour 2040. Emmanuelle Galichet a souligné que des évaluations de sécurité de l'ensemble du parc nucléaire, ainsi qu'une surveillance climatique par EDF, sont effectuées tous les dix ans. Cela garantit que les adaptations nécessaires sont mises en œuvre si des changements significatifs surviennent.

La chercheuse évalue que le parc nucléaire est capable de résister à une augmentation des températures de 2 à 3 degrés d'ici la fin du siècle, précisant qu'il est peu probable que la France connaisse des vagues de chaleur prolongées. En cas d'élévation de la température, il est envisageable d'ajuster la production d'énergie, soit en la réduisant, soit même en l'arrêtant temporairement pour éviter des dommages potentiels.

Galichet a également abordé les inquiétudes liées à la hauteur de la plateforme des nouveaux réacteurs. Elle a rassuré que, au besoin, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pourrait demander des modifications pour renforcer la sécurité et la résilience des EPR2. "Je ne partage pas le catastrophisme de Greenpeace sur ce sujet", a-t-elle déclaré, mettant en avant les protocoles rigoureux en place pour garantir la sécurité de l'industrie nucléaire française.

Alors que les débats autour de la transition énergétique demeurent intenses, les perspectives de l'EPR de Gravelines s'inscrivent dans un contexte où l'importance de la sécurité énergétique et de la préservation de l'environnement sont de plus en plus considérées comme des priorités nationales.