Risque pour les Retraités : Vers la Suppression de l’Abattement Fiscal ?
2025-04-19
Auteur: Philippe
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a semé le doute ce samedi en n’excluant pas la possibilité de supprimer l’abattement fiscal dont bénéficient actuellement les retraités. "Ce n'est pas votre âge qui doit définir votre contribution", a-t-elle affirmé dans une interview au Parisien.
Actuellement, les retraités peuvent réduire leurs revenus imposables de 10 % lors de leur déclaration fiscale, un privilège que le Medef qualifie d'"aberrant" et qui appelle à sa suppression. Lorsqu'interrogée, la ministre a indiqué que les "partenaires sociaux", lors du conclave sur les retraites, examinent tous les sujets, y compris les avantages financiers pour les retraités.
Elle a ajouté : "Je pense, à titre personnel, qu'on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement. Ce n'est pas votre âge qui doit définir votre contribution, mais aussi les moyens dont vous disposez." Un message fort sur scène économique actuelle.
Le gouvernement, en quête de rationalisation des dépenses et d'assainissement des finances publiques, envisage de réduire les niches fiscales dans le cadre du budget 2026. Le déficit public, déjà creusé à 5,8 % du PIB en 2024, constitue un enjeu majeur.
Introduit en 1978 pour mettre les retraités sur un pied d'égalité avec les actifs, ces derniers bénéficiant également d'une déduction automatique de 10 % pour frais professionnels, cet abattement pourrait voir son avenir compromis.
La suppression de cet avantage pourrait entraîner des augmentations d'impôts pour certains retraités, tandis que d'autres, actuellement non-imposables, pourraient le devenir. Gilbert Cette, président du Conseil d'orientation des retraites, a déjà préconisé cette mesure, soutenu par Patrick Martin du Medef qui déclare que cet abattement est "contre-nature".
Cependant, la position de l'UNSA-Retraités est claire : "L'abattement de 10 % sur la fiscalité des retraités n'a rien à voir avec celui des frais professionnels des actifs. Sa suppression risquerait d'alourdir la charge fiscale de 8,4 millions de retraités, dont beaucoup ne sont pas riches." Une controverse qui s'annonce brûlante dans les semaines à venir.