Le 20 novembre, la Chambre haute du Parlement russe a adopté une loi qui interdit la promotion d'un mode de vie sans enfants, une initiative qui survient au cœur d'une crise démographique accentuée par le conflit en Ukraine. La loi a été approuvée à l'unanimité par les sénateurs, après un vote préalable de la Douma le 12 novembre.

Cette mesure s'inscrit dans la tendance ultraconservatrice actuelle du gouvernement russe, impulsée par Vladimir Poutine, qui vise à renforcer les valeurs traditionnelles face à ce qui est perçu comme une décadence morale en Occident. Les sanctions prévues par la loi sont sévères : jusqu'à 400 000 roubles (environ 4 000 euros) d'amende pour les individus promouvant ce mode de vie, et même le double pour les fonctionnaires. Les entreprises peuvent être punies d'une amende atteignant 5 millions de roubles (47 000 euros).

L'un des objectifs principaux de cette législation semble être de contrer le déclin démographique qui touche la Russie, un défi que Poutine n'a pas réussi à surmonter durant ses 25 années au pouvoir. En parallèle, les droits des personnes LGBT+ en Russie continuent de se réduire, alors que le pays se positionne comme un bastion de valeurs traditionnelles selon ses dirigeants.

En plus de cette loi, les sénateurs ont également validé une autre mesure visant à interdire l'adoption d'enfants russes par des ressortissants de pays qui reconnaissent la transition de genre. Depuis 2013, la Russie a déjà interdit l'adoption aux couples homosexuels étrangers et aux célibataires de pays où le mariage entre personnes de même sexe est légal.

Ces deux lois doivent désormais être promulguées par le président Poutine, une étape qui, selon l'usage, ne devrait poser aucun problème. Alors que la communauté internationale observe ces développements avec inquiétude, la Russie semble persister dans sa volonté de maintenir un cadre sociétal conforme à ses valeurs traditionnelles.