Sabotage sous-marin : La Suède exige des explications du cargo chinois Yi Peng 3
2024-11-26
Auteur: Marie
La Suède est plongée dans une série d'événements troublants suite à la coupure brutale des câbles sous-marins de télécommunication C-Lion1, reliant Helsinki à Rostock, et BCS, reliant l'île de Gotland en Suède à la Lituanie. Ces coupures, survenues la semaine dernière dans la zone économique exclusive de la Suède, suscitent des inquiétudes croissantes quant à un possible sabotage.
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a été catégorique sur la nature suspecte de ces incidents : « Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident. Nous devons partir du principe qu’il s’agit d’un sabotage. Je ne crois pas aux versions des ancres qui auraient par hasard provoqué des dommages sur ces câbles. » Bien que la thèse du sabotage n'ait pas encore été confirmée, des analyses des données du trafic maritime indiquent le comportement étrange du cargo chinois Yi Peng 3, dont le commandant est d'ailleurs rapporté comme étant russe.
Ce cargo a modifié sa vitesse à 3,4 nœuds lors de son passage près des câbles endommagés, ce qui a suscité des soupçons. Des rapports antérieurs avaient déjà mis en lumière son comportement suspect, notamment en Méditerranée, où il avait effectué des manœuvres étranges en zigzag au-dessus de câbles sous-marins cruciaux.
Le 19 novembre, le Yi Peng 3 a été repéré dans le Kattegat, à proximité des eaux territoriales du Danemark, et n'a pas bougé depuis. Il fait l'objet d'une surveillance rapprochée par des navires danois, ainsi que par des unités navales allemandes et suédoises, surtout après la découverte d'une de ses ancres endommagées.
La situation est délicate pour les autorités, car pour intervenir, un arraisonnement du cargo nécessite un accord préalable de la Chine, son pays d'origine, quelque chose qui pourrait s'avérer compliqué, comme l'a montré l'affaire d'un autre cargo chinois ayant endommagé un gazoduc récemment.
Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a révélé le 25 novembre que la Suède était en contact avec la Chine pour amener le Yi Peng 3 dans ses eaux territoriales afin de faciliter l’enquête. « Nous voulons comprendre ce qui s'est passé », a déclaré le Premier ministre, précisant que l’objectif n'était pas d'accuser mais de clarifier la situation.
Dans un contexte où les tensions géopolitiques se amplifient dans la région, les implications d’un tel sabotage pourraient avoir des répercussions sur les relations entre la Suède, la Chine et d'autres pays européens. L'incident soulève également des questions sur la sécurité des infrastructures sous-marines face à des comportements maritimes de plus en plus imprévisibles. Les utilisateurs de technologies maritimes sont sur le qui-vive, alors que la menace d'autres dommages potentiels pourrait se profiler à l'horizon.