Nation

Scandale à Bétarram : 48 nouvelles plaintes pour viols et violences sur mineurs, un phénomène sinistre dévoilé

2025-04-02

Auteur: Pierre

Le collectif des anciens élèves victimes de violences physiques et sexuelles à Bétarram, dans les Pyrénées-Atlantiques, a déposé 48 nouvelles plaintes le mercredi 2 avril au parquet de Pau. Ce qui porte le total à 200 plaintes, dont 90 sont de nature sexuelle, incluant pour la première fois un acte de viol en réunion.

Les détails des plaintes révèlent des actes horrifiants d'une violence inouïe. Les témoignages, collectés dans ce sixième corpus, proviennent de toutes parts de la France, mais aussi de l'étranger, incluant le Canada et la Suisse. Parmi les accusations figurent des scènes de déshonneur inacceptables, comme la "mise à genoux d'un élève de 14 ans forcé à pratiquer une fellation" et le "viol d'un enfant de 13 ans". L'une des plaintes les plus troublantes évoque l'introduction d'un "petit bâton dans l'anus d'un enfant de 14 ans par le père directeur et un autre prêtre."

Les tortures ne s’arrêtent pas là. Des récits horrifiants décrivent des sévices corporels, incluant "des coups de javelot sur un enfant de 8 ans", et "50 coups de bambou sur les fesses nues d'un élève". Les atrocités subies incluent aussi le "supplice du perron" où de nombreux élèves étaient soumis à des violences durant la nuit, ainsi que des gifles et des coups de pied.

L’aspect légal de cette affaire est tout aussi troublant. Sur les 200 plaintes, deux seulement ne sont pas prescrites et ont conduit à la mise en examen, le 21 février, d'un ancien surveillant pour "agression sexuelle sur mineur de quinze ans" et "viol sur mineur de quinze ans". Deux autres personnes, dont un prêtre, ont échappé à des poursuites en raison de la prescription des faits, leur permettant de s’en sortir sans conséquences, malgré la gravité des accusations.

Actuellement, 31 adultes sont assignés sur ces plaintes, dont 14 prêtres, avec 13 d'entre eux étant déjà décédés. Les témoins, ancien élèves, tels qu'Alain Esquerre, s'expriment sur le système vicieux qui a permis aux abus de se perpétuer pendant des décennies. Il partage l’idée que des innocents ont été orientés vers d'autres prêtres, perpétuant ainsi le cycle de la souffrance.

Wilfried, désormais âgé de 49 ans, témoigne de sa culpabilité face à son expérience à Bétarram entre 1990 et 1992, regrettant de n'avoir pu protéger ses camarades. Il encourage vivement d'autres victimes à prendre la parole, dénonçant la prescription comme un système de protection pour les coupables. "Ces actes doivent avoir des conséquences", affirme-t-il, en insistant sur l’importance d’un dialogue ouvert.

La médiatisation croissante de cette affaire a fait exploser le nombre de plaintes, révélant la profondeur des traumatismes enfouis. Alain Esquerre, également très engagé, déclare : "Cette situation dépasse l'imaginaire. Personne ne pouvait imaginer qu'une telle conspiration de maltraitances était orchestrée dans cet établissement."

Ces révélations choquantes mettent en lumière d’autres poches de violence et d’abus à travers le pays et invitent à une prise de conscience collective. Me Jean-François Blanco, avocat engagé pour les victimes, plaide pour une réévaluation de la prescription des faits, afin que justice soit faite pour tous ceux qui ont souffert en silence. En effet, il est crucial de créer un environnement où les victimes se sentent en sécurité pour parler et dénoncer leurs agresseurs.

Alain Esquerre prévient qu'il y aura bientôt un nouveau corpus de plaintes, encore plus conséquent, susceptible de dévoiler d'autres histoires tragiques. "Plus il y a de témoignages, plus nous percevons l'ampleur de ce qui s'est passé", conclut-il, appelant à rester unis dans ce combat pour la justice.