Affaires

Scandale dans la charcuterie : le patron de Loste condamné à une amende de 900 000 euros pour obstruction

2024-10-09

Auteur: Julie

En novembre 2023, l'Autorité de la concurrence française a mené des perquisitions, appelées « opérations de visite et saisie » (OVS), dans les locaux du groupe Loste ainsi que dans ceux de la Fédération française des entreprises de charcuterie (FICT). D’après l'Autorité, Antoine d’Espous, le patron de Loste et vice-président de la FICT, aurait brusquement quitté son bureau à Paris pendant une heure et demie, emportant avec lui son téléphone et sa tablette, tout en ignorant les enquêteurs présents pour effectuer les OVS.

Détails troublants sur les dissimulations

Lorsqu’un responsable de la FICT a tenté de le joindre à la demande des enquêteurs, d’Espous a prétexté qu’il était en mission au Royaume-Uni, ce qui étonne étant donné son rôle de vice-président de l'organisme de défense du secteur qu'il a abandonné en cette période cruciale.

La directrice juridique de Loste a initialement déclaré ne pas avoir revu d’Espous au bureau, mais a par la suite changé sa version des faits, soulignant que ses agissements avaient pu compromettre la collecte de preuves dans l’enquête. L'Autorité a noté que ces comportements avaient créé un risque important de destruction de preuves.

Antoine d’Espous et le groupe Loste

Antoine d’Espous, qui sur LinkedIn se présente comme le chef de Loste, dirige en réalité un groupe dont le siège est basé au Luxembourg et qui possède pas moins de 18 usines en France, produisant divers types de charcuterie tels que jambons et saucissons.

Des antécédents d'ententes tactiques

Le groupe Loste n'est pas étranger aux mises en cause. En 2020, une enquête précédente avait révélé l’existence d’un « cartel du jambon », impliquant des ententes illicites sur les prix entre 2010 et 2013, qui avaient coûté aux responsables initialement une amende de 93 millions d’euros, réduite ultérieurement à environ 39 millions d’euros à l'issue d'un appel. Cette nouvelle affaire soulève donc des questions sur l'intégrité et la transparence au sein de l'industrie de la charcuterie en France.

Alors que le groupe Loste traverse cette tempête juridique, il devient crucial pour les consommateurs de se questionner sur la provenance et le prix des produits qu'ils achètent, sans oublier le respect des réglementations par les acteurs de ce secteur. Reste à voir si d’autres responsables de l’industrie seront également inquiétés à la suite de cette sanction.