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Scandale des escroqueries aux diamants et à la cryptomonnaie : 70 000 euros envolés pour un habitant des Pyrénées-Orientales

2025-03-31

Auteur: Jean

Le tribunal de Nancy a rendu sa décision lundi 31 mars, infligeant des peines allant jusqu'à huit ans de prison à 20 individus impliqués dans l'affaire connue sous le nom de "Carton rouge". Cette affaire exceptionnelle a fait plus d'un millier de victimes, incluant plusieurs clubs de football professionnels, et a causé un préjudice total de 28 millions d'euros.

Mickaël Ibgui, le présumé leader de ce réseau criminel, est actuellement en fuite et fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Il a été condamné à la peine maximale de huit ans de prison, conforme à la demande du procureur Vincent Legaut. Ce dernier avait précédemment insisté sur la nécessité d'établir des conséquences suffisamment dissuasives pour les futurs escrocs, notamment ceux qui pourraient être tentés de lancer des arnaques depuis Israël avec l'appui de complices en France.

Les faits se déroulèrent entre 2016 et 2018. Les victimes, dans leur majorité des particuliers, avaient laissé leurs coordonnées sur des sites de vente de diamants et de cryptomonnaies. Elles étaient rapidement contactées par des escrocs basés à Marseille ou en Israël, entraînant des pertes allant jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Serge Cardis, originaire des Pyrénées-Orientales, a perdu 70 000 euros, investis dans de petits placements qu’il croyait être en bitcoin. Cette histoire tragique illustre les dangers qui guettent des investisseurs crédules à la recherche de profits rapides.

Lors de l'audience, seuls quatre des 22 prévenus étaient présents, dont un en visioconférence. Youval Timsit, également sous le coup d'un mandat d'arrêt et jugé très impliqué dans cette organisation, a reçu une peine de sept ans de prison. Fabrice Houta, responsable de l'organisation à Marseille, a été condamné à cinq ans, tout comme Fabrice Journo, surnommé Yoni, présenté comme l'associé de Mickaël Ibgui.

Tous ont été accusés d'"association de malfaiteurs", d'"escroqueries", et certains d'entre eux ont même été condamnés pour blanchiment d'argent. Deux prévenus ont été relaxés, provoquant un soupir de soulagement audible dans la salle d'audience.

Les autres accusés, désignés comme "informaticiens" pour leur rôle dans la création des sites web frauduleux ou "prête-noms" ayant ouvert des comptes bancaires pour le transfert des fonds, ont reçu des peines souvent assorties de sursis. Les condamnés ont également été frappés d'interdictions d'exercer des professions commerciales ou de diriger des entreprises pendant des périodes variant entre 10 et 15 ans, parfois jusqu'à la vie entière. Ils auront l'obligation d'indemniser les victimes.

Ces peines ont été perçues comme un message fort pour les escrocs habituellement actifs dans ce genre d'escroqueries, tandis que Guy Grandgirard, président de l'association des consommateurs ADC France, a exprimé ses préoccupations face à la montée alarmante des escroqueries dans le pays.

L'enquête avait été lancée suite aux plaintes de clubs de football professionnels qui avaient été dupés par des arnaques représentant des sommes entre 10 000 et 35 000 euros, à travers des appels de faux agents se faisant passer pour des représentant de joueurs.

En tout, 1 046 victimes se sont constituées parties civiles, mettant en avant la portée massive de cette fraudes qui a touché des particuliers bien plus que des institutions. En outre, le tribunal a ordonné que les escrocs concernés remboursent les victimes pour les pertes subies ainsi que des sommes pour préjudice moral, une décision accueillie avec soulagement par les plaignants.

Les révélations de cette affaire soulignent l'importance de la vigilance face à des arnaques qui prennent de plus en plus d'ampleur avec l'essor des technologies et des monnaies numériques. Ceci pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont les victimes d'escroquerie sont prises en charge et indemnisées à l'avenir.