Technologie

Scandale sur Steam : « No Mercy », le jeu qui défie les limites de l'acceptable

2025-04-23

Auteur: Julie

Steam dans la tourmente

Les gamers du monde entier savent que Steam, la célèbre plateforme de jeux vidéo lancée par Valve en 2003, est un véritable empire du jeu en ligne. Cependant, les récents scandales liés au jeu « No Mercy » ont plongé cette plateforme au cœur d'une polémique internationale. Ce jeu, développé par Zerat Games, a choqué par sa représentation de viols et d'inceste. Yvette Cooper, la ministre britannique de l'Intérieur, a exprimé son indignation sur la radio LBC, déclarant : « Ce genre de contenu est illégal. Les plateformes de jeux doivent agir avec responsabilité. » Une pétition, récoltant près de 70 000 signatures, a exigé la suppression du jeu, désormais effacé du catalogue depuis le 10 avril.

Comment « No Mercy » a-t-il pu paraître sur Steam ?

Olivier Mauco, président de Game in Society, explique que Steam ne dispose pas de contrôles éditoriaux stricts, permettant à tout développeur de publier son projet sans filtre. « Steam se positionne comme un simple hébergeur et non un éditeur, ce qui limite sa responsabilité quant aux contenus publiés, sauf en cas d’alerte sur un contenu illégal », précise-t-il.

Un précédent troublant

Ce n’est pas la première fois que Steam est interpellée par des contenus controversés. En 2017, le jeu « House Party », mêlant alcool et violences sexuelles, avait été supprimé sous la pression sociale. Toutefois, il est revenu sur la plateforme quelques années plus tard. Des décisions controversées ont également eu lieu en lien avec des enjeux politiques, comme le blocage d’un jeu sur les manifestations à Hong Kong.

La diversité du catalogue Steam

Steam arbore un catalogue colossal, abritant près de 30 000 jeux, allant des blockbusters aux créations indé. La diversité des genres assure un large public, avec près de 30 millions d’utilisateurs quotidiens. Les jeux érotiques et réservés aux adultes y ont également leur place, soulevant des questions éthiques.

Un système économique contesté

Sur Steam, la plupart des jeux sont payants, et les prix varient considérablement. Les développeurs reversent environ 30 % de leurs gains à la plateforme, ce qui peut sembler inéquitable pour les petits créateurs qui manquent de ressources. Cependant, Steam permet à ces derniers de commercialiser leurs œuvres sans intermédiaire.

La responsabilité de Steam en question

Le scandale autour de « No Mercy » soulève une interrogation cruciale : quelle responsabilité pour Steam face à des contenus aussi choquants ? En l'absence de modération, des jeux à caractère explicite, voire illégal, peuvent se diffuser sans entrave. Olivier Mauco recommande de reconnaître l’existence de ces jeux pour mieux agir, en mettant l’accent sur l’éducation et la sensibilisation.

Vers une réflexion nécessaire sur la modération

Cette affaire remet en lumière le dilemme de la liberté d'expression dans l'univers du jeu. Contrairement à des plateformes comme Epic Games Store, qui choisissent une modération stricte, Steam mise sur une approche libertaire, mais ce choix de laisser libre cours à la créativité peut aussi conduire à des dérives indésirables. L’avenir du jeu en ligne soulève donc des questions éthiques fondamentales sur la responsabilité des plateformes.