Scènes de Chaos en Abkhazie : Des Manifestants Prennent d'Assaut le Parlement !
2024-11-16
Auteur: Jean
En Abkhazie, une région sécessionniste pro-russe de la Géorgie, la tension atteint un niveau critique ces jours-ci. Des manifestations éclatent face à un projet d'accord qui permettrait aux entreprises russes d'investir massivement sur ce territoire stratégique, niché entre la mer Noire et les majestueuses montagnes du Caucase. La question brûlante est : la Russie dépasse-t-elle les bornes ?
Le vendredi 15 novembre, la situation a dégénéré lorsque des centaines de manifestants ont envahi le Parlement ainsi qu'un bâtiment de l'administration présidentielle à Soukhoumi, la « capitale » de facto de la région. Les protestataires exigent la démission immédiate d'Aslan Bjania, le président autoproclamé, suscitant des affrontements violents avec les forces de l'ordre qui ont utilisé pour la première fois des gaz lacrymogènes. Au moins treize personnes ont été blessées dans les émeutes, soulignant l'extrême tension qui règne sur place.
Le lendemain, Aslan Bjania a proposé une issue : il serait prêt à démissionner si les manifestants libéraient les lieux. Cependant, les leaders de l'opposition ont refusé cette offre, insistant sur une démission inconditionnelle et appelant à poursuivre les manifestations. Le Conseil de coordination de l’opposition a clairement exprimé que les manœuvres de Bjania sont des tentatives désespérées pour maintenir son pouvoir, déclarant que son ère est révolue. Ce dernier est critiqué pour avoir enrichi sa famille et ses proches au détriment du peuple abkhaze.
D’après des informations relayées par plusieurs chaînes Telegram, Bjania aurait un moment accepté de partir, mais plus tard dans la journée, il a pris la parole devant ses partisans dans son village natal de Tamysh, à environ quarante kilomètres de Soukhoumi. Protégé par une unité militaire russe, il a appelé à la calme, affirmant : "Je suis ici, en Abkhazie, et nous continuerons notre travail."
Cet accord controversé, signé fin octobre, permettra aux Russes d'acheter des appartements en Abkhazie, une mesure incompatible avec la loi actuelle qui interdit la vente d'immobilier aux étrangers depuis 1995. Si l'accord est ratifié par le Parlement, cela changera la donne pour l'économie abkhaze déjà fragile.
La région, peuplée de 240 000 âmes sur environ 8 500 kilomètres carrés, se trouve dans une situation économique précaire, dépendant largement de Moscou. Selon Jelger Groeneveld, expert en politique étrangère du Caucase du Sud, ces tensions témoignent de la volonté de la Russie d'intégrer totalement l'Abkhazie, bien que la population locale aspire à son indépendance et souhaite voir Moscou comme un partenaire stratégique, et non comme un occupant.
Le climat est particulièrement volatile, et les manifestants semblent déterminés à faire entendre leur voix dans ce contexte de désespoir et de colère croissante envers un futur qu'ils jugent incertain. À mesure que les événements se déroulent, la communauté internationale suit de près cette crise, qui pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières de cette petite république autoproclamée.