Affaires

SFR, le maillon faible des télécoms : la chute continue !

2024-10-06

En 2024, SFR, le deuxième opérateur télécom français, conserve son rang, mais la situation ne cesse de se détériorer. Après une année 2023 déjà difficile, marquée par la perte de 315 000 abonnés mobiles et 158 000 clients pour le fixe, ainsi qu'une chute de 1,3 % de ses revenus, SFR — une filiale d'Altice France — a enregistré des pertes encore plus inquiétantes depuis le début de l'année. Au premier trimestre, 487 000 abonnés ont résilié leurs contrats mobiles et 77 000 pour le fixe, entraînant une baisse de 3,8 % de son chiffre d'affaires. Ce déclin dramatique a fait passer SFR sous le seuil symbolique des 20 millions d'abonnés en mars 2024, atteignant seulement 19,9 millions. La direction de SFR reste évasive sur les raisons de ce décrochage, mentionnant simplement un « contexte concurrentiel » difficile.

L'angoisse continuait de grandir au deuxième trimestre : l'entreprise ne compte plus que 19,6 millions de clients, enregistrant une perte de 343 000 abonnés mobiles et 87 000 pour le fixe. En un an, le chiffre d'affaires a chuté de 5,2 %, s'élevant à 2,54 milliards d'euros. Ce déclin s'accompagne d'un endettement faramineux pour Altice France, qui s'élève à 24 milliards d'euros, sans qu'un accord significatif ait été conclu avec les créanciers. Toutefois, Altice a récemment vendu plusieurs actifs, dont une participation de 24,5 % dans British Telecom pour 3,6 milliards d'euros en août.

À titre de comparaison, Bouygues Telecom, qui se porte beaucoup mieux, a annoncé un plan stratégique ambitieux pour 2030. Bien qu’ils aient également confrontés à un marché difficile, ce dernier prévoit un non-remplacement des départs et une réduction des investissements dès l’année prochaine. Bouygues Telecom a récemment lancé un nouveau service, B.iG, en réponse aux offres innovantes de Free reliant des forfaits Internet avec plusieurs forfaits mobiles, offrant ainsi des réductions de prix significatives.

Elle n'est pas seule à s'adapter. Free, agent du groupe Iliad, a connu un excellent premier semestre et se hisse dans le top 5 des opérateurs européens, enregistrant une incroyable croissance de 9,6 % depuis janvier, avec 120 000 nouveaux abonnés mobiles et 40 000 clients sur le fixe. Les manœuvres de Free sont une réponse directe aux tactiques de pricing agressives observées sur le marché, intensifiant la compétition. Alors que le paysage des télécommunications évolue rapidement, la survie de SFR est de plus en plus remise en question. Est-ce que SFR pourra inverser la tendance ou est-il condamné à rester le maillon faible de l'industrie télécom française ? La bataille pour le marché s'annonce plus féroce que jamais.