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Sidérurgie : ArcelorMittal exerce une pression intense sur l'UE et le gouvernement français

2024-11-25

Auteur: Léa

Dans un contexte de crise majeure pour l'industrie sidérurgique européenne, ArcelorMittal a décidé de jouer la carte de la prudence. Le 23 novembre 2024, Marc Ferracci, le ministre délégué à l'Industrie, a confirmé que le géant sidérurgique français suspendait son projet de décarbonation afin d'obtenir des assurances de l'Union européenne et du gouvernement français.

Un projet de décarbonation suspendu pour des raisons économiques

ArcelorMittal met en pause son ambitieux projet de transition énergétique à l'usine de Dunkerque, qui vise à remplacer les hauts fourneaux au charbon par des installations électriques, d'abord alimentées par du gaz naturel puis par de l'hydrogène. Ce projet, crucial pour l'avenir de l'industrie sidérurgique, comprend aussi la création d'une unité de recyclage du fer. Initialement, il devait propulser l'industrie vers une nouvelle ère d'éco-innovation d'ici 2026-2027.

Cette décision fait écho à une période de turbulences pour le secteur, marqué par une chute des prix de l'acier et une demande en forte baisse. Le ministre Ferracci a souligné que « ce contexte justifie le report par ArcelorMittal de ses investissements dans la décarbonation, alors que l’usine ne fonctionne pas à pleine capacité ». Le groupe attend désormais des mesures robustes de la part de Bruxelles pour protéger l'industrie sidérurgique européenne face à une concurrence asiatique, particulièrement celle en provenance de Chine.

Les appels à la responsabilité se multiplient

Le coût du projet de décarbonation est estimé à 1,8 milliard d'euros, avec 850 millions d'euros déjà engagés par le gouvernement français sous forme d'aides. Ce report soulève des inquiétudes, d'autant que la multinationale a récemment annoncé la fermeture de deux sites industriels à Denain et Reims. Les syndicats expriment leur frustration face à ce changement de cap, craignant un désengagement total d'ArcelorMittal de la France. David Blaize, représentant de la CGT, déclare : « L'État a déjà investi 850 millions d'euros pour soutenir ce projet, promouvoir la transition écologique, et aujourd'hui, voilà qu'ArcelorMittal freine ses efforts. Cela ressemble fortement à une stratégie destinée à renforcer ses développements en Inde, au Brésil et en Amérique. »

L'avenir incertain de l'industrie sidérurgique européenne

Alors que l'UE fonctionne sur de nouvelles régulations concernant le secteur de l'acier, la pression monte sur les autorités publiques pour qu'elles réagissent rapidement et efficacement. Les défis sont nombreux : il ne s'agit pas seulement de préserver des milliers d'emplois, mais aussi de garantir la compétitivité de l'industrie européenne à l'échelle mondiale. La situation actuelle pourrait également mener à des dialogues plus soutenus entre l'UE et les grands acteurs industriels pour trouver des solutions durables.

Dans ce climat incertain, l'avenir de la sidérurgie européenne et, par conséquent, de l'économie locale pourrait profondément être affecté par des décisions à venir.