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Supercalculateurs Atos : L'État investit 625 millions d'euros pour renforcer la souveraineté technologique

2024-11-26

Auteur: Julie

L'État français a décidé de mettre 625 millions d'euros sur la table pour acquérir la division « Advanced Computing » du groupe informatique Atos, une opération jugée stratégique pour le pays. Cette branche, spécialisée dans les supercalculateurs, joue un rôle crucial non seulement dans la recherche scientifique, mais surtout pour les applications militaires essentielles, y compris la dissuasion nucléaire.

Pourquoi une telle acquisition ?

L'État vient d'annoncer qu'il est entré en négociations exclusives avec Atos pour cette acquisition. Les supercalculateurs, ou HPC (High Performance Computing), fabriqués notamment à l'usine d'Angers, ont déjà été utilisés par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour réaliser des simulations de dissuasion nucléaire, ce qui fait de cette technologie une composante clé de la défense nationale. Antoine Armand, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, a souligné que c'était la responsabilité de l'État de protéger et développer les secteurs stratégiques vitaux pour la souveraineté nationale.

Cette transaction concerne environ 2 500 salariés, majoritairement basés en France. En 2023, la division a réalisé un chiffre d'affaires de 570 millions d'euros, illustrant son poids économique dans le paysage industriel français.

Un processus de négociation complexe

Ce choix de rachat fait suite à six mois de négociations difficiles. L'État envisageait initialement d'acquérir une division plus large d'Atos, intégrant des activités liées à la cybersécurité et à des systèmes critiques pour l'aviation militaire. Malheureusement, ces discussions ont échoué, Atos ayant jugé les offres trop faibles.

L'expertise d'Atos en matière de supercalculateurs est d'une importance vitale, sur fond d'une compétition internationale croissante dans ce secteur. Pendant ce temps, des entreprises comme Dassault Aviation et Thales poursuivent aussi des discussions pour participer à d'éventuelles opérations collaboratives à l'avenir, bien que leur rôle reste pour l'heure incertain.

Les enjeux de la souveraineté technologique

L'acquisition de la division Advanced Computing par l'État met en lumière la nécessité de préserver la souveraineté technologique national. Alors que les défis internationaux se précisent, la France fait un choix stratégique en consolidant ses compétences dans des outils qui sont essentiels tant pour la défense que pour la recherche avancée.

Cependant, les conséquences sur d'autres activités critiques d'Atos demeurent floues. Des préoccupations se posent quant à l'avenir des systèmes de défense, tels que ceux du Rafale, ainsi que des solutions de cybersécurité. Des cessions potentielles de ces autres divisions sont envisagées afin de faciliter leur reprise par des partenaires industriels spécialisés.

En somme, ce rachat de la division des supercalculateurs par l'État s'inscrit dans un effort plus large pour garantir la maîtrise de technologies sensibles face aux défis croissants de la mondialisation. L'avenir nous dira si cette stratégie porte ses fruits.