Santé

Tatoueuse paramédicale : Redonner confiance aux femmes survivantes du cancer du sein

2024-10-08

Auteur: Marie

Peu de gens connaissent ce métier essentiel, pourtant il peut transformer des vies marquées par la maladie. Édith Rigaut, tatoueuse paramédicale, offre aux femmes touchées par le cancer du sein une chance de retrouver une partie de leur féminité, perdue à cause de multiples chirurgies.

Retrouver la confiance en soi et redécouvrir son image dans le miroir sont des objectifs cruciaux pour ces femmes. C'est dans cet esprit qu'Édith a fait le choix de se lancer dans le tatouage paramédical. Il y a deux ans, après avoir quitté son emploi d'assistante de vente, elle se forme à Toulouse aux techniques spécifiques de tatouage pour les patients ayant subi des opérations chirurgicales. "Découvert sur les réseaux sociaux, ce domaine m'a tout de suite captivée", raconte Édith. "Je ne tatoue pas simplement des motifs esthétiques; je veux offrir douceur et humanité."

Dans son espace accueillant à Sacy, Édith crée une atmosphère cocooning, propice à la réévaluation de l'image de soi. Les femmes, souvent appréhensives à l'idée de franchir sa porte, y trouvent une écoute bienveillante et un soutien émotionnel crucial. "Ces femmes, en raison de la maladie, se perçoivent parfois comme ‘des monstres’", confie-t-elle.

Son activité n'est pas simplement un acte technique, mais elle participe à la réhabilitation psychologique. Édith se souvient de sa première cliente, qui lui a confié : "Vous êtes ma dernière chance". Cette femme, après avoir subi une reconstruction mammaire, ne souhaitait plus passer par une nouvelle opération. Elle avait vécu des années à cacher son corps. Après plusieurs séances, Édith lui a redonné son aréole et son tétin, lui permettant ainsi de retrouver une image d'elle-même qu'elle pensait perdue. "Et cet été, elle a osé porter un maillot de bain pour la première fois depuis longtemps!", s'exclame Édith avec émotion.

En France, une femme sur huit est concernée par le cancer du sein, faisant de ce pays l'un des plus touchés au monde. Édith a rencontré de nombreux cas poignants, comme celui d'une cliente qui avait subi l'ablation des deux seins. "Je lui ai proposé des tattoos sur de la peau synthétique avant de commencer", raconte-t-elle en se remémorant cette rencontre.

Pour Édith, chaque séance est un moment qui la nourrit également sur le plan humain. Elle souligne l'importance d'un contact préalable, car le tatouage peut intervenir un an après la dernière intervention chirurgicale pour s'assurer d'une cicatrisation adéquate.

Dans la réalité actuelle, le tatouage paramédical est encore peu pris en charge par la sécurité sociale. Cependant, Édith œuvre pour la reconnaissance de cette pratique essentielle et participe activement aux campagnes de sensibilisation comme Octobre Rose. Elle sera présente à Cormontreuil pour faire connaître son travail et tenter de lever des fonds pour aider les femmes dans le besoin.

"Mon objectif est de faire en sorte que le coût ne soit pas un obstacle pour ces femmes", insiste Édith. En refaisant le visage de ces corps abîmés par la maladie, elle redonne du sens à leur féminité et contribue à ramener la confiance en soi. "C'est une porte de sortie, un point final sur la souffrance engendrée par la maladie", conclut-elle, déterminée à transformer les destins. Avec cette noble mission, Édith incarne l'espoir et la résilience.