Des centaines de Palestiniens ont manifesté les 25 et 26 mars dans la bande de Gaza, défiant les dangers des bombardements israéliens et la répression imposée par le mouvement islamiste Hamas. À Beit Lahia, Leïla n'a pas pris part directement aux rassemblements, réservés aux hommes, mais a encouragé son mari à y aller : "Il y en a assez de la guerre, des pénuries alimentaires et de l'impasse politique que subit notre peuple. Nous avons convenu que les rassemblements devraient rester limités par crainte des frappes israéliennes."

Dans des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux, des manifestants expriment leur colère, appelant le Hamas à se retirer du pouvoir. Cependant, Leïla explique que les slogans visaient principalement la branche politique du mouvement islamiste à l'étranger, accusée d'avoir abandonné les Palestiniens de Gaza, plutôt qu'au Hamas local, qui demeure puissant et est perçu comme un groupe de résistance à l'occupation israélienne.

"Nous voulons un cessez-le-feu immédiat et nous exigeons que le gouvernement du Hamas ne reste plus en place à Gaza. Nous en avons assez de ces dirigeants du Hamas, qui vivent confortablement à l'étranger, en Turquie et au Qatar, sans aucune idée des souffrances que nous endurons ici," témoigne Leïla au micro de franceinfo.

Dans une tournure inattendue, plusieurs porte-parole de l'armée israélienne ont encouragé les Palestiniens de Gaza à poursuivre leurs manifestations, un message considéré comme contre-productif, car, selon Leïla, personne dans l'enclave ne souhaite jouer le jeu d'Israël. Ce climat de défiance s'accompagne de sentiments croissants parmi la population qui réclame un véritable changement politique et une réponse à la crise humanitaire qui s'aggrave dans la région.

La situation à Gaza, déjà précaire avant le début du conflit, s'est rapidement détériorée, avec des pénuries alimentaires et médicales alarmantes. Les réactions internationales se multiplient, appelant à la fin des hostilités et à l'ouverture de corridors humanitaires pour apporter une aide vitale à la population civile. Les manifestations de Gaza ne sont donc pas uniquement une contestation contre le Hamas, mais aussi un cri d'alarme urgent pour la communauté internationale sur la nécessité de trouver une résolution durable au conflit.