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Tensions Croissantes entre l'Iran et Israël : Les Prix du Pétrole S'envolent !

2024-10-05

L'escalade des tensions au Moyen-Orient, marquée par une attaque de missiles iraniens sur Israël mardi dernier et la menace d'une riposte israélienne, a provoqué une flambée des prix du pétrole. En seulement quatre séances, le prix du baril de brent de mer du Nord a grimpé de près de 9 %, atteignant un peu plus de 78 dollars (environ 71 euros) le vendredi 4 octobre. De son côté, le baril de West Texas Intermediate aux États-Unis dépasse désormais les 74 dollars.

Jeudi, lorsqu'il a été interrogé sur d'éventuelles frappes israéliennes contre des infrastructures pétrolières iraniennes, ainsi que sur un soutien possible des États-Unis, le président américain Joe Biden a déclaré être "en discussion" à ce sujet. Cependant, le lendemain, il a conseillé à Israël de "[considérer] d'autres options".

La hausse actuelle des prix témoignent de l'importance cruciale de l'Iran dans le marché du pétrole mondial. En cas d'attaques directes sur ses installations pétrolières, les analystes prévoient une possible augmentation des prix internationaux de « 10 dollars supplémentaires », selon Ann-Louise Hittle, experte au sein de Wood Mackenzie. Cela pourrait faire atteindre au brent un niveau similaire à celui d'avril dernier.

La Chine : Le Client Principal de l'Iran

Un point crucial à noter est que Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, avertit qu'une attaque sur les terminaux d'exportation aurait un impact plus conséquent que sur les raffineries destinées au marché intérieur iranien.

En août dernier, l'Iran a extrait 3,4 millions de barils de pétrole brut par jour, lui permettant de se classer septième au niveau mondial en 2023, représentant près de 5 % de l'offre mondiale en brut et en condensats. Les réserves prouvées de pétrole brut de l'Iran sont parmi les plus larges au monde, évaluées à environ 200 milliards de barils.

Environ la moitié de la production iranienne est destinée à l'exportation, malgré les sanctions américaines qui sont en vigueur depuis 2018, lorsque Donald Trump a décidé de retirer les États-Unis de l'accord nucléaire. L'Iran parvient à contourner ces restrictions en vendant son pétrole à des prix réduits à des pays comme la Chine, sa principale importer. En 2023, l'Iran a même augmenté sa production de 450 000 barils par jour, devenant ainsi la deuxième source de croissance de l'offre mondiale après les États-Unis.

Les tensions croissantes dans cette région volatile pourraient donc non seulement affecter les relations diplomatiques, mais également déstabiliser l'ensemble du marché de l'énergie. Les consommateurs doivent s'attendre à des répercussions sur les prix à la pompe dans un avenir proche.