
Tesla a-t-il trouvé une échappatoire juridique pour lancer la conduite autonome en Europe dès maintenant ?
2025-04-08
Auteur: Pierre
Après avoir fait des vagues en Chine et au Mexique, Tesla se tourne vers l’Europe avec son système de conduite autonome Full Self-Driving (FSD). Dans une vidéo récente diffusée par Tesla Europe, la société déclare que son système est prêt à être déployé, "en attente d’approbation réglementaire". La démonstration met en avant un Model Y circulant dans les rues d'Amsterdam, manœuvrant avec aisance dans des intersections complexes et interagissant avec des cyclistes, des piétons et des tramways, et cela sans intervention humaine visible. Il semblerait que cette version 12 du FSD soit fondée sur une approche exclusive à la vision, n’utilisant ni lidar ni radar, et confrontée à des caméras intérieures pour s’assurer que le conducteur garde les yeux rivés sur la route.
Cependant, il est essentiel de noter que, malgré ses avancées techniques, le FSD n'est pas encore entièrement autonome. Le système demande toujours une supervision humaine, et son développement repose sur un volume considérable de données. Pour y pallier, Tesla a récemment relancé son programme "Early Access Program", visant à permettre à un plus grand nombre de conducteurs de tester les nouvelles fonctionnalités avant leur disponibilité au grand public.
L’Europe figure clairement sur la feuille de route originale du FSD, comme l'a annoncé Tesla en septembre dernier, avec un lancement prévu pour le premier trimestre 2025, en même temps que la Chine. Une mention cruciale accompagnait cependant cette promesse : "Sous réserve d’approbation réglementaire". Néanmoins, il est bien connu que les procédures européennes pour ce type de technologie progressent à un rythme souvent très lent. Pour accélérer le processus, Tesla aurait découvert une échappatoire juridique : faire enregistrer temporairement le FSD comme une technologie expérimentale non régulée.
D'après les sources, l'entreprise aurait choisi les Pays-Bas pour tester cette stratégie. Le pays présente un cadre réglementaire plus flexible que ses voisins concernant la conduite autonome. Le Rijksdienst voor het Wegverkeer (RDW), l'autorité néerlandaise chargée de la régulation des véhicules, a effectivement mis en place un mécanisme d’exemption permettant d’expérimenter sur des routes ouvertes, à condition que ces essais soient jugés sûrs.
Cette disposition pourrait donc donner à Tesla la possibilité d'obtenir une autorisation temporaire aux Pays-Bas, ouvrant ainsi potentiellement la voie à d'autres tests au sein de l'Union européenne. Les implications pour l'avenir de la technologie de conduite autonome en Europe pourraient être profondes, non seulement pour Tesla, mais aussi pour l’ensemble de l'industrie automobile, si d'autres fabricants choisissent de suivre la même stratégie.