AMCI Testing, un nom qui résonne dans le domaine des tests automobiles, est reconnu pour son sérieux et son expertise de plus de 30 ans. Sa mission ? Vérifier l'authenticité des performances des véhicules sur le marché, en s'assurant que les diverses promesses des fabricants, souvent embellies pour des raisons marketing, correspondent à la réalité.

La firme a récemment soumis le système Full Self-Driving (FSD) de Tesla à des tests rigoureux. Pour cela, elle a parcouru 1 600 km au volant d'une Tesla Model 3 Performance 2024 équipée de la dernière technologie (Hardware 4) ainsi que des versions 12.5.1 et 12.5.3 du logiciel FSD.

Malgré des résultats initiaux prometteurs, tels que 92,9 % des trajets exécutés sans désengagement critique et une distance moyenne de 280 km entre chaque désengagement, les conclusions de ce nouveau test par AMCI Testing soulèvent des questions préoccupantes. En effet, les conducteurs ont dû intervenir plus de 75 fois durant les essais, soit une intervention en moyenne tous les 21 km, un chiffre qui remet en cause la fiabilité du système.

Guy Mangiamele, directeur d'AMCI Testing, n'hésite pas à qualifier la version FSD 12.5.1 d'impressionnante, tout en soulignant un danger majeur : « Si la voiture donne une impression de maîtrise dans un premier temps, l'illusion peut rapidement devenir dangereuse. Les conducteurs ont tendance à se relâcher, en pensant que le système est infaillible, ce qui n'est pas le cas. »

La démonstration vidéo fournie par AMCI Testing montre une certaine efficacité, mais aussi des moments inquiétants, comme une Tesla grillant un feu rouge la nuit.

Mangiamele aborde également un phénomène troublant : le FSD peut fonctionner très correctement à plusieurs reprises dans les mêmes conditions et échouer sans explication une fois suivante. Cela pourrait évoquer des limitations en puissance de calcul ou des soucis de traitement en temps réel, mais le résultat reste le même : l'imprévisibilité.

Dès lors, peut-on vraiment faire confiance à cette technologie en constante évolution ? Bien qu'elle montre un potentiel indiscutable, la route vers une conduite autonome totalement sécurisée est encore semée d'embûches.

Il est important de noter que cette évaluation n'a pas été réalisée dans des conditions de conduite ordinaires, mais bien dans des scenarii destinés à tester les limites de la voiture. Tesla met souvent en avant des données optimales qui concernent en grande partie les trajets sur autoroute, où les situations sont parfois plus favorables pour le système.

En conclusion, l'avenir du FSD semble prometteur, mais il nécessite des améliorations considérables. Les infrastructures routières aussi devront se moderniser pour accueillir cette technologie, créant un écosystème qui favorisera une détection fiable. Espérons que des avancées significatives soient réalisées dans les années à venir pour garantir la sécurité de tous sur la route. D'ici là, restez vigilants et prudents — les beta-testeurs de Tesla jouent un jeu risqué.