Sports

Top 14 - Nolann Le Garrec (Racing 92) : "Ce match à Vannes, c’est un rêve de gosse"

2024-10-01

Auteur: Emma

À quel point ce match est-il spécial pour vous ?

C’est véritablement un rêve de gosse, une opportunité en or. J’ai quitté Vannes à 14 ans et pouvoir revenir aujourd'hui sur ce terrain, c’est exceptionnel. Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais imaginé jouer un jour contre Vannes en Top 14, vêtu du maillot du Racing.

Votre père, Goulven, entraîne les skills à Vannes. Comment appréhendez-vous cette rencontre sur le plan émotionnel ?

C’est une situation particulière. Je discute souvent de rugby avec lui après chaque match. J’avais marquée cette date dans ma tête dès la publication du calendrier du Top 14. Ce sera un moment mémorable pour le club, ma famille, et moi-même...

Comment gérez-vous l’émotion de ce duel avec votre père ?

Gérer l’émotion fait partie de notre métier. Chaque week-end, on affronte des amis, des anciens coaches… C’est devenu une sorte de routine. Nous utilisons toutes ces émotions pour sublimer notre performance sur le terrain.

Êtes-vous inquiet qu'il y ait un plan anti-Le Garrec en vue de samedi à La Rabine ?

Pas vraiment. Au Racing, le danger peut venir de partout. Mon père et Jean-Noël, le manager du RCV, ont vu ma progression. Parfois, lors d’entraînements, je venais faire quelques petites choses. Cela fait six ans que je n’ai pas raté un match du RCV.

Votre père est un expert de la technique individuelle. Y a-t-il des aspects où il vous surpasse encore ?

(Il rit) Il a souvent prétendu que sa passe était plus longue que la mienne. Il m’a entraîné pour dépasser ce niveau. Mais nous avons tous les deux beaucoup travaillé.

Que représente pour vous le RCV ?

J’ai presque grandi dans ce club. Mon père y entraînait lorsque j’avais deux ou trois ans. J'ai participé aux activités du club dès mon enfance. J’ai même vécu la montée en 2016, à l’intérieur du kop vannetais. Avant, j’étais spectateur, maintenant je dois devenir un acteur.

Le public à Vannes maintient un silence de respect pendant les tirs au but. Cela vous déstabilisera-t-il ?

Ce silence, nous en avons déjà discuté. C'est un stade magnifique avec des spectateurs incroyables. J'espère que cela inspirera non seulement notre équipe, mais tout le championnat. J'ai connu ces moments en tant que spectateur auparavant.

Quel est votre point de vue sur les progrès du RCV ces dernières années ?

Ils ont fait d'énormes progrès. Avant, ils évoluaient sur des terrains impraticables l'hiver, s’entraînant même dans un gymnase. Aujourd'hui, ils disposent d’un terrain synthétique en plein air et d’un autre couvert. Ce club a franchi un cap et c’est admirable.

Qui soutiendra votre mère pendant ce match ? Vous ou votre père ?

C’est une question épineuse ! La famille est partagée... Les matchs de Vannes à domicile sont cruciaux pour la survie du club en élite. Si le Racing gagne, ils seront heureux pour moi. Si c’est le RCV qui l’emporte, ils seront également contents.

Que pensez-vous du RC Vannes ?

Ils se sont bien préparés. Après un match difficile contre Toulouse, ils ont commencé à prendre le rythme et ils sont très organisés. Ils ont une approche créative du jeu. À terme, La Rabine pourrait devenir un peu comme le stade Jean Dauger à Bayonne, une forteresse devant laquelle il sera difficile de s'imposer.

Vous rejoindrez le Stade Rochelais la saison prochaine. Quelle est la raison de ce choix ?

J’ai pris cette décision tôt car beaucoup d’événements importants se profilaient. Je voulais me concentrer sur le rugby et ne pas laisser cette incertitude perturber ma performance. Je suis ravi de découvrir un nouvel environnement, mais je suis totalement impliqué avec le Racing jusqu’à la fin de la saison.

Pensez-vous que le Racing a perdu le fil de son projet de jeu depuis le début de la saison ?

Pas du tout. La majorité des matchs du Top 14 se jouent dans les dernières minutes. Avec un peu plus de réalisme à Castres ou contre La Rochelle, nous serions en position de force au classement, et les gens diraient que nous travaillons bien. Malheureusement, nous ne sommes jugés que sur les résultats. Nous faisons de notre mieux et allons continuer à travailler.