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TotalEnergies annonce un plan de rachat d'actions de 16 milliards de dollars entre 2024 et 2025

2024-10-02

Auteur: Louis

Cinq mois après avoir secoué le secteur, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a suscité de vives attentes parmi les analystes financiers américains. Lors d'une journée spéciale dédiée aux investisseurs, une question brûlait toutes les lèvres : TotalEnergies envisage-t-il d'être coté à New York ? Bien qu'il soit déjà accessible via des certificats américains de dépôt (ADR), le groupe vise une véritable « double cotation », permettant aux actions d'être échangées aussi bien à Wall Street qu'à Paris.

Aujourd'hui, TotalEnergies concentre ses efforts sur trois grands axes qui définissent sa stratégie : « Plus d’énergies, moins d’émissions, plus de free cash flow ». Ce mantra illustre l'engagement de l'entreprise à concilier la transition énergétique avec les attentes de ses investisseurs. Dans ce cadre, TotalEnergies prévoit une politique ambitieuse de rachat d’actions, s'élevant à 8 milliards de dollars pour cette année et un montant supplémentaire de 2 milliards par trimestre en 2024. En somme, environ 8 milliards de dollars devraient être rachetés en 2025 également. Ce choix stratégique soulève également des interrogations auprès des critiques qui militent pour une taxation de ces opérations.

Le projet d'une cotation principale à New York avait déjà suscité des débats passionnés au sein de la classe politique française. Patrick Pouyanné avait ironisé sur la volonté de Paris de conserver son « major », tout en rassurant sur le fait que le groupe resterait français. Une enquête parlementaire sur le respect des obligations environnementales de Total a révélé qu'une intervention de l'État dans le capital du groupe pourrait s'avérer excessivement coûteuse. L'idée d'une « golden share » a rapidement été écartée, la Cour européenne de justice ayant déjà tranché contre cette possibilité en 2003.

Avec près de 40% de ses actionnaires originaires d'Amérique du Nord, TotalEnergies soutient que le cours de son action à Paris suit automatiquement celle des ADR dès l'ouverture de la bourse américaine. Une cotation à New York pourrait également rehausser la valorisation de TotalEnergies, permettant au groupe de rivaliser avec des concurrents américains comme ExxonMobil et Chevron, dont les multiples de bénéfices s'élèvent respectivement à 13,4 et 13,6 fois, contre seulement 7,6 fois pour le français. TotalEnergies argue que les différences de stratégie entre ces entreprises ne suffisent pas à justifier de tels écarts de valorisation.

Une stratégie inchangée

La feuille de route du groupe reste néanmoins constante, une unification que tous ses concurrents ne peuvent pas revendiquer. TotalEnergies s'attend à une croissance annuelle de 3% de ses activités dans les hydrocarbures, notamment grâce au gaz naturel liquéfié (GNL), jugé deux fois moins polluant que le pétrole. Au cours des deux prochaines années, la croissance pourrait même atteindre un 3% supplémentaire grâce au lancement de plusieurs projets à forte marge aux États-Unis, au Brésil, en Irak, en Ouganda, en Argentine, en Malaisie et au Qatar. Cette approche robuste pourrait solidifier la position de TotalEnergies sur le marché international et renforcer sa présence face à des défis croissants en matière de durabilité et de technologie.