Le géant français TotalEnergies ne compte pas ralentir la production de pétrole et de gaz, même après 2030. Cette position suscite une vive controverse alors que les objectifs climatiques deviennent de plus en plus pressants.

Lors d'une récente annonce à New York, TotalEnergies a réaffirmé son intention d'augmenter sa production d'hydrocarbures, visant une hausse de 3 % par an, concentrant particulièrement ses efforts sur le gaz naturel liquéfié (GNL). Ce choix stratégique, discuté intensément dans le contexte des tensions géopolitiques, vise notamment à compenser la baisse des livraisons russes de gaz en raison de la guerre en Ukraine, une situation qui fait déjà écho à une demande accrue en Asie et en Europe.

Les ambitions de TotalEnergies ne s'arrêtent pas là. L'entreprise projettera d'importants investissements dans des pays comme le Brésil, l'Angola et le Nigeria pour développer de nouveaux projets pétrogaziers. Cette stratégie s'appuie sur des prévisions d'une forte demande mondiale pour les hydrocarbures, malgré les attentes d'un pic de consommation d'énergies fossiles d'ici la fin de la décennie. Selon Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, il y aurait une augmentation continue de la demande de pétrole, estimée à près d'un million de barils par jour.

En parallèle, les critiques fusent de la part des organisations environnementales. Ces dernières accusent TotalEnergies de poursuivre une trajectoire nuisible en insistant sur les énergies fossiles alors même que l'entreprise affiche des engagements concernant les énergies renouvelables. En effet, pour la production d'électricité, TotalEnergies se fixe comme objectif d'atteindre plus de 100 TWh d'ici 2030, dont 70 % provenant des énergies renouvelables et 30 % de centrales à gaz.

Cette volonté d'expansion dans les énergies fossiles soulève des questions préoccupantes sur la transition énergétique. Beaucoup s'interrogent sur la capacité de TotalEnergies à jongler avec ces deux objectifs contradictoires. Les observateurs notent qu'un équilibre doit être trouvé pour répondre aux besoins énergétiques actuels tout en luttant efficacement contre le changement climatique. La bataille pour la planète pourrait-elle se constater au cœur des décisions économiques des grandes entreprises ? La question reste ouverte et les prochains mois s'annoncent déterminants pour l'avenir énergétique de la planète.