Nation

Tragédie à Crépole : interdiction de toute manifestation ce week-end dans quatre communes de la Drôme

2024-11-25

Auteur: Pierre

La préfecture de la Drôme a décidé d'interdire tous les rassemblements prévus pour le week-end prochain en hommage à Thomas, un jeune de 16 ans, tué il y a un an dans le village de Crépole. Cette mesure a été prise par crainte de 'troubles importants' à l'ordre public.

Un groupe d'extrême droite, connu sous le nom de 'Justice pour les nôtres', avait initialement prévu de se réunir à Romans-sur-Isère le 19 novembre, date anniversaire du meurtre de Thomas. Toutefois, en raison des objections de la famille et des proches, la manifestation a été reportée au 30 novembre. Ce collectif a également annoncé sur les réseaux sociaux son intention de contester l'arrêté préfectoral en déposant un référé en liberté.

Dans un contexte déjà tendu, les membres de ce groupe distribuent des tracts dans Romans-sur-Isère, appelant à se rassembler également en mémoire d'un autre jeune homme, Nicolas Dumas, un camarade joueur de rugby, assassiné devant une discothèque début novembre, qu'ils désignent comme 'victime de l’immigration'. Cette instrumentalisation des événements tragiques a suscité l'indignation de plusieurs organisations de gauche, qui envisagent d'organiser une contre-manifestation.

La préfecture a exprimé ses préoccupations quant à la possibilité de tensions entre les deux camps, et a donc interdit, de 8 heures samedi à 20 heures dimanche, toute forme de rassemblement dans quatre communes : Romans-sur-Isère, Bourg-de-Péage, Crépole et Valence. Les mots d'ordre associés à ces événements incluent des thèmes de lutte contre le racisme et d'insécurité.

La mort de Thomas avait provoqué une onde de choc dans la société française, ravivant les débats sur l'insécurité en milieu rural, un sujet que l'extrême droite a rapidement exploité pour alimenter ses discours. Après le meurtre, des actions de révolte ont eu lieu dans le quartier de la Monnaie à Romans, lieu d'origine de certains des suspectés, exacerbant les tensions sociales.

Loin d'apaiser les esprits, cette affaire révèle aussi les fractures existantes au sein de la société française, où les questions de race, de sécurité et d'immigration se mêlent dangereusement à des événements tragiques. Alors que les commémorations se profilent, il reste à voir comment la situation évoluera et si des affrontements éclateront malgré l'interdiction des rassemblements.