La Commission des participations et des transferts, organes cruciaux pour toute cession d'entreprise d'État, s'apprête à examiner un dossier sensible : la possible privatisation de Transdev, un acteur majeur des transports publics en France.

Transdev emploie 102 000 personnes et génère près de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Né de la fusion entre Veolia et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) en 2011, la CDC détient actuellement 66 % de ce groupe, tandis qu'un groupe familial allemand, Rethmann, possède les 34 % restants. Annonçant un plan de cession partielle, la CDC a fixé au 22 novembre la date limite pour les candidats intéressés. Parmi eux, le fonds d'investissement français Meridiam, spécialisé dans les infrastructures, a manifesté son intérêt bien qu'il reste prudent quant à ses chances.

Le grand favori dans cette course serait toutefois le groupe Rethmann, qui a affirmé au journal Le Monde qu'il formulera « une très bonne offre » avec des engagements solides sur le plan social. Idem pour la promesse de maintenir Transdev comme une entreprise française, une exigence de la CDC qui conserverait 30 % du capital pour garantir cette identité. La CDC espère tirer plus d'un milliard d'euros de cette opération.

Bien que Transdev ne soit pas aussi emblématique que la SNCF ou la RATP, son empreinte en France est significative. Elle assure le transport dans des villes comme Reims, Grenoble et Saint-Etienne, mais également dans des régions plus rurales comme à Paimpol dans les Côtes-d'Armor. À partir de 2025, Transdev sera également à la tête des premiers TER ayant quitté le giron de la SNCF, reliant Nice à Marseille, ainsi que la réouverture de lignes ferroviaires intermédiaires telles que celle entre Contrexéville et Nancy.

À noter que les activités de Transdev en France ne représentent qu'une part modeste de moins de 30 % de son chiffre d'affaires global. À l'international, l’entreprise est un acteur incontournable dans le secteur des transports, opérant notamment le réseau bus de Bogota et ayant la mainmise sur le plus vaste réseau de tramway en Australie à Melbourne. Par ailleurs, elle est le premier concurrent de la Deutsche Bahn, l'opérateur ferroviaire le plus important en Allemagne, ce qui souligne l’influence croissante de Transdev sur le marché européen et au-delà.

Alors, la privatisation de Transdev se profile-t-elle ? Les prochaines décisions de la Commission permettront sans doute de clarifier cette incertitude intrigante qui concerne le futur du transport public en France.