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Transition écologique : les experts de l’Institut de l’économie pour le climat alertent sur l’impact des coupes budgétaires

2024-10-02

La situation actuelle de la transition écologique en France est alarmante. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a récemment publié une note qui met en lumière les coupes budgétaires dramatiques subies par ce secteur, représentant environ 2 milliards d'euros dès février 2024. À l’approche du projet de loi de finances (PLF), les perspectives de nouvelles réductions budgétaires ne font qu’accroître les inquiétudes des acteurs environnementaux.

Les experts de l'I4CE exhortent le nouveau gouvernement à prendre des mesures radicales pour limiter les conséquences de ces coupes sur les objectifs climatiques du pays. « Chaque réduction de dépenses doit être contrebalancée par un renforcement des politiques existantes pour éviter des décrochages », soulignent-ils. Cette déclaration fait écho aux enjeux cruciaux d'un secteur déjà fragilisé.

Concernant MaPrimeRénov’, qui a subi une perte de 1 milliard d'euros, l'I4CE recommande une poursuite de la stratégie de rénovations globales et suggère de restreindre l'installation de chauffages au gaz. Ces travaux visent à garantir qu'ils ne soient mis en place que lorsqu’ils sont la solution « économiquement et techniquement » la plus viable, évitant ainsi un effondrement du marché des pompes à chaleur.

Un autre secteur essentiel, l’électrification des véhicules, pourrait également subir de lourdes pertes. Si aucune modification n’est apportée dans le PLF, ce secteur pourrait perdre environ 500 millions d'euros. Parmi les recommandations de l'I4CE : renforcer la réglementation sur le verdissement des flottes de véhicules d’entreprise, augmenter le malus automobile et rendre l’accès au bonus écologique pour les véhicules électriques neufs plus restrictif, pour éviter qu'il ne bénéficie principalement aux ménages aisés.

Les experts s’inquiètent également de la précarité croissante des catégories les plus modestes face à la transition écologique. Ils plaident pour que les dépenses budgétaires soient réorientées vers des aides et des infrastructures qui profitent en priorité aux classes populaires et moyennes. Leur message résonne comme une alerte pour le gouvernement, qui doit équilibrer la nécessité de progrès environnemental et le soutien aux plus vulnérables.

La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des couches les plus fragiles de la société. Face à ces recommandations, il existe une urgence à agir pour préserver à la fois notre planète et la justice sociale.