Monde

Trump affirme que son élection doit l'emporter sur les motivations politiques du procureur

2024-11-20

Auteur: Julie

Donald Trump a constamment exprimé ses doutes tout au long de la campagne électorale : il est persuadé que le système judiciaire a été utilisé par les démocrates pour influencer les résultats électoraux. À peine sa victoire annoncée, ses avocats exigent l'« annulation immédiate » de l'affaire qui l'oppose au procureur de Manhattan, Alvin Bragg, à propos des paiements présumés effectués à Stormy Daniels, une star du cinéma pour adultes, en 2016, pour étouffer des scandales sexuels susceptibles d'entacher sa campagne.

Dans une lettre au juge Juan Merchan, relayée par Fox News, Todd Blanche, l'un des avocats de Trump, écrit : « Le 5 novembre dernier, le peuple a émis un mandat qui prévaut sur toute motivation politique du bureau du procureur de Manhattan. Cette affaire doit être immédiatement annulée. » Selon ses avocats, l'élection de Trump remet en question la légitimité de cette procédure.

L'argument de l'immunité présidentielle est central dans leur défense. Ils invoquent une décision de la Cour suprême de 1982, qui affirmait que l’ancien président Richard Nixon ne pouvait être poursuivi sur des décisions prises durant son mandat. Ils tentent d'élargir cette jurisprudence pour protéger Trump des poursuites, même pour des gestes antérieurs à sa présidence.

Cependant, cet argument est controversé. Les paiements impliqués dans le dossier Stormy Daniels sont supposés avoir eu lieu avant le mandat de Trump et dans un contexte personnel, ce qui pourrait exclure ces actes du bénéfice de l'immunité présidentielle.

Les avocats de Trump affirment également que la poursuite de cette affaire serait « profondément déstabilisant » pour le pays. Dans l'attente d'une décision sur leur recours, ils demandent une suspension immédiate des poursuites. Todd Blanche demande au juge de permettre une requête formelle à l'horizon du 20 décembre 2024 et de geler toutes les échéances judiciaires, arguant que cela pourrait troubler le bon fonctionnement du gouvernement et nuire à la stabilité nationale et internationale.

En face, Alvin Bragg reste fermement opposé à l'idée d'une annulation. Il a suggéré de reporter l'affaire jusqu'en 2029, soit à la fin du mandat de Donald Trump, tout en indiquant qu'il serait prêt à entendre les arguments de la défense. Le juge Merchan, quant à lui, a suspendu temporairement toutes les échéances judiciaires, y compris la date de procès initialement prévue au 26 novembre 2024, de manière à permettre au 47e président américain de se préparer à ses fonctions.

Alors que cette affaire en cours pourrait créer un précédent historique, elle soulève des questions cruciales sur la séparation des pouvoirs, la justice et l'équité dans le processus électoral. Les observateurs s'interrogent également sur les implications potentielles pour la démocratie américaine, alors que Donald Trump continue de clamer son innocence tout en préparant son retour sur la scène politique.