Technologie

Trump au pouvoir : La Réserve fédérale face à l'intelligence artificielle ?

2024-11-18

Auteur: Emma

La Réserve fédérale des États-Unis, institution monétaire essentielle, pourrait-elle se retrouver sous l'influence de Donald Trump ? Récemment, la Fed a défendu avec vigueur son indépendance face à des pressions croissantes. Selon l'économiste Jean-Paul Betbeze, il est peu probable que le vrai pouvoir soit exercé à la Maison Blanche.

Le 18 décembre prochain, la Fed se trouvera à un carrefour crucial : procédera-t-elle à une baisse de ses taux d'intérêt ou choisira-t-elle de maintenir le statu quo, voire d'envisager une hausse ? La banque centrale devra décider si elle va continuer sur sa lancée de stabilisation des prix et de plein emploi ou si elle doit également prendre en compte les bouleversements technologiques, notamment l'impact de l'intelligence artificielle et des innovations comme ChatGPT, qui menacent de redéfinir le marché du travail.

Les ambitions de Donald Trump en matière de protectionnisme, combinées à ses projets de taxation de 10% sur les importations et de 60% sur les produits chinois, pourraient avoir un effet inflationniste sur l'économie américaine. En parallèle, la volonté de Trump de rapatrier les activités jugées stratégiques pourrait rendre l'économie plus instable à court terme. Contrairement à l'administration Biden qui tentait de maîtriser l'inflation avec des subventions, Trump semble adopter une approche plus radicale en souhaitant taxer les importations, particulièrement celles en provenance de Chine, pour favoriser la production américaine. En plus, ses nouvelles politiques d'immigration pourraient impacter l'économie des services et augmenter les salaires, rendant plus complexe la gestion par la Fed.

Les interrogations fusent concernant l'indépendance de la Fed dans ce contexte : la présidence de Trump compromettra-t-elle l'autonomie de la banque centrale ? Powell, l'actuel président de la Fed, qui reste en fonction jusqu'en janvier 2028, pourrait-il être poussé vers la démission ? Bien qu'il affirme que la Fed restera indépendante, les marchés s'inquiètent de la possibilité d'une nouvelle orientation politique.

Cependant, le véritable jeu semble être dirigé par les taux d'intérêt à long terme. Récemment, l'inflation avait ralenti à 2,4% en septembre, poussant la Fed à abaisser ses taux. Malgré cela, des signes inquiétants apparaissent avec une inflation remontée à 2,6% en octobre et des taux d'intérêt longs ayant franchi 4,4%. La Fed devra naviguer prudemment dans ce climat tendu.

Trump semble également s'entourer d'alliés puissants qui pourraient influencer la direction économique, mais il est impératif de ne pas négliger l'impact de figures emblématiques telles qu'Elon Musk et la montée en flèche du Bitcoin, dernièrement évalué à plus de 91 000$.

L'arrivée d'une nouvelle forme de libéralisme, propulsée par l'intelligence artificielle et une déréglementation massive, pourrait être à nos portes, remplaçant une économie keynésienne par une approche schumpétérienne où la créativité et l'innovation sont à la tête de la politique économique. Avec des entreprises comme Nvidia et Apple en plein essor, la Trumpflation pourrait devenir temporaire, comme les prévisions d'inflation à un an qui ont décru à 2,9% en octobre. La Fed, lors de sa réunion de décembre, devra clarifier si elle poursuivra sa baisse des taux tout en s'alignant sur les politiques d'un Trump au pouvoir. S'engagera-t-elle dans la voie traditionnelle ou embrassera-t-elle l'ère de la révolution technologique, avec une ouverture au risque d'inflation accrue ? Les décisions à venir sont cruciales, car la Trumpflation pourrait se révéler être un passage obligé dans la conquête des marchés mondiaux.