Dans une déclaration marquante, le directeur de la région Europe de l'OMS a affirmé : « Mettre fin à la tuberculose n'est pas un rêve. C'est un choix. » En 2024, le Royaume-Uni a enregistré une augmentation de 13 % des cas de tuberculose par rapport à l'année précédente, une situation jugée préoccupante car c'est la plus forte hausse enregistrée depuis le début de la surveillance renforcée en 2000. Face à cette montée inquiétante, le gouvernement britannique a pris les devants.

Mercredi dernier, le gouvernement a lancé un appel aux professionnels de la santé et aux personnes touchées par la tuberculose pour participer à l'élaboration d'un nouveau plan d'action quinquennal (2026-2031). Ce plan ambitieux vise à améliorer la prévention, la détection et le contrôle de cette maladie à travers toute l'Angleterre. Des universitaires, des professionnels de la santé, des décideurs politiques ainsi que des personnes ayant vécu l'expérience de la maladie sont invités à partager leurs témoignages et expertises.

Esther Robinson, responsable de l'unité tuberculose à l'Agence de sécurité sanitaire britannique (UKHSA), a souligné que la tuberculose est « guérissable et évitable », mais que sa montée est un défi majeur pour la santé publique en Angleterre. Bien que le pays soit considéré comme une zone à faible incidence, l'accroissement des cas fait que « nous sommes maintenant juste en dessous » du seuil de faible incidence fixé par l'OMS, qui est de 10 cas pour 100 000 habitants. Cette situation reflète des tendances mondiales alarmantes, où plusieurs pays subissent des revers dans la lutte contre cette maladie, exacerbés par les conséquences des pandémies de 2020 et 2021.

Un aspect frappant de la situation est que huit personnes sur dix atteintes de tuberculose l'an dernier au Royaume-Uni étaient nées à l'étranger. Des études ont démontré un lien direct entre la tuberculose et la pauvreté, touchant particulièrement les personnes sans-abri, les toxicomanes et les alcooliques. Robinson a insisté : « Cet appel à contribution nous aidera à élaborer un plan d'action qui donnera la priorité aux interventions les plus efficaces pour inverser la tendance, ciblant les besoins des groupes les plus vulnérables.

La tuberculose, maladie infectieuse transmissible par voie aérienne lorsqu'elle affecte les poumons, peut être mortelle sans traitement approprié. Les préoccupations croissantes de l'OMS sont centrées sur le développement des souches résistantes de tuberculose, facilitée par des taux de réussite de traitement en dessous des objectifs, avec des taux de 67 à 77 % sur le continent, alors qu'un objectif de 90 % a été fixé.

En France, la situation est plus contenue, avec un taux d'incidence de la tuberculose inférieur à 10 cas pour 100 000 habitants par an. Cependant, certaines zones, comme la Guyane, Mayotte et l'Île-de-France, sont plus gravement touchées, ce qui implique une vigilance constante dans la lutte contre cette maladie. Dans ce contexte, les efforts du Royaume-Uni pourraient fournir des enseignements précieux pour renforcer les stratégies de lutte contre la tuberculose en Europe et au-delà.