(BFM Bourse) - En une annonce qui pourrait transformer le paysage de l'édition de jeux vidéo, Ubisoft a déclaré la création d'une filiale regroupant ses franchises les plus populaires. Cette initiative, marquée par une prise de participation de 25% par Tencent pour 1,16 milliard d'euros, vise à désendetter massivement Ubisoft. Toutefois, cette manœuvre suscite des interrogations quant à la structure capitalistique de l'entreprise française, favorisant potentiellement la société chinoise.

Ubisoft, l'un des leaders mondiaux dans le secteur du jeu vidéo, a précisé que la filiale, dédiée aux franchises emblématiques telles qu'Assassin's Creed, Far Cry et Rainbow Six, sera dirigée par une nouvelle équipe de management. Les studios canadiens, ainsi que ceux situés à Barcelone et en Bulgarie, intégreront cette nouvelle entité et suivront les orientations de cette direction.

Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft, a exprimé son enthousiasme lors d'une conférence téléphonique, affirmant que cette collaboration avec Tencent permettra d'accroître les revenus de ces marques à plus d'un milliard d'euros par an. Cette stratégie repose sur une focalisation accrue sur un nombre restreint de franchises majeures, ce qui pourrait stimuler leur croissance.

Tencent, connu pour ses investissements conséquents dans l'industrie du jeu, valorise la nouvelle entité à 4 milliards d'euros. Même si cette valorisation apparaît élevée par rapport à la capitalisation boursière actuelle d'Ubisoft, qui tourne autour de 3,1 milliards d'euros, cet investissement pourrait renforcer la santé financière de l'éditeur.

Il est important de noter que cette injection de capital devrait permettre à Ubisoft de réduire sa dette de manière significative, correspondant presque intégralement à ses engagements financiers actuels. Grâce à cette manne, l'entreprise se donne les moyens de se réorganiser et de relancer ses projets de développement de jeux, qui savaient ces dernières années faire face à des difficultés.

Cependant, malgré l'optimisme affiché, la réaction des investisseurs a été mesurée. L'action d'Ubisoft a connu une légère hausse de 8,8% suite à l'annonce, mais la volatilité persistante freine une montée plus substantielle. Les analystes restent cautieux, soulignant l'absence de détails sur les termes de l'accord et les royalties, tout en rappelant les défis opérationnels que l'entreprise doit encore surmonter. La perception des investisseurs demeure influencée par des préoccupations concernant la capacité d'Ubisoft à générer des flux de trésorerie positifs et à repositionner pleinement ses franchises sur le marché.

En fin de compte, ce mouvement stratégique, bien que complexe, pourrait s'avérer crucial pour l'avenir d'Ubisoft, en lui permettant de retrouver une stabilité financière et de renforcer sa position dans un secteur en perpétuelle évolution. La conclusion de cette opération est attendue d'ici la fin de l'année 2025, et des analystes prévoient déjà que ce partenariat pourrait ouvrir la voie à de nouvelles opportunités de croissance pour Ubisoft à long terme.