Science

Un Fossile Révolutionnaire Révèle les Secrets de l'Évolution du Cerveau des Oiseaux

2024-11-18

Auteur: Sophie

Découvert en 2016 près de Presidente Prudente, dans l'État de São Paulo au Brésil, un squelette d’oiseau appartenant à une nouvelle espèce, baptisée Navaornis hestiae, représente une avancée majeure dans notre compréhension de l’évolution du cerveau des oiseaux. Âgé de 80 millions d'années, ce fossile se situe "à mi-chemin entre l’archéoptéryx, le premier dinosaure ressemblant à un oiseau qui peuplait la Terre il y a 150 millions d’années, et les oiseaux modernes", comme l’a souligné le magazine New Scientist.

La conservation exceptionnelle de ce fossile a permis aux scientifiques de reconstituer son cerveau, offrant ainsi des éclairages inédits sur l’évolution de cet organe essentiel. Détails révélateurs de cette découverte, ses trouvailles sont publiées dans la revue Nature. Le crâne, mesurant moins de 3 centimètres de long (bec compris), était si bien préservé que les chercheurs ont pu créer un modèle 3D du cerveau à partir de scans haute résolution.

Guillermo Navalón, l’un des coauteurs de l'étude de l’université de Cambridge, a partagé son enthousiasme, en déclarant : "C’était un de ces moments où toutes les pièces manquantes se placent parfaitement bien."

Navaornis hestiae, un pont entre les âges

Ce fossile ne se contente pas d'être un témoignage du passé. Il agit comme un intermédiaire parfait sur le plan morphologique. En effet, "Navaornis hestiae possédait un cerveau plus volumineux que celui de l’archéoptéryx, suggérant des capacités cognitives plus avancées", selon une analyse de la BBC.

Cependant, il est encore loin d’avoir un cerveau similaire à celui des oiseaux modernes. Les principales aires cérébrales sont moins développées, ce qui indique que cet oiseau primitif n'avait pas encore acquis les mécanismes complexes de contrôle du vol. Cette architecture cérébrale primitive pourrait aussi impliquer que ses capacités d'orientation spatiale sont inférieures, en raison d'un cervelet de petite taille. Les chercheurs pensent que ces limitations ont pu être compensées par un appareil vestibulaire remarquable, particulièrement volumineux, situé dans l’oreille interne.

Cette découverte paléontologique majeure a capté l’attention de la communauté scientifique et a été mise en avant dans la revue Nature dans son édition du 14 novembre. Les implications de ces recherches pourraient non seulement enrichir notre savoir sur l’évolution des oiseaux, mais aussi nous aider à comprendre comment les capacités cognitives se sont développées au fil des âges, établissant ainsi des liens fascinants avec nos propres évolutions et celle des autres espèces.