Des Relations Auteurs-Éditeurs en Péril

Chaque trois ans, la Société civile des auteurs multimédia et la Société des gens de lettres réalisent un audit crucial des relations entre auteurs et éditeurs. Dans la dernière enquête dévoilée le 8 avril, près de 1 800 auteurs ont exprimé leurs préoccupations. Les résultats sont sans appel : il y a encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre une harmonie totale. En effet, près de 31 % des répondants estiment que leur relation avec leur éditeur s’est « dégradée » au cours des trois dernières années, tandis que seulement 8 % ressentent une amélioration.

Des Problèmes Profonds Inquiétants

Des indicateurs alarmants surgissent de cette étude. Environ 6 % des auteurs rapportent des expériences difficiles, qualifiées de « comportementales », incluant harcèlement moral, violences sexistes, et autres mésaventures. De plus, 52 % des participants envisagent de solliciter une commission de médiation qui devrait être mise en place cette année pour régler les différends à l'amiable.

Une Satisfaction Masquée

Curieusement, l'étude révèle que six auteurs sur dix se déclarent « globalement satisfaits » de leur éditeur, un chiffre qui n’a pas changé depuis 2023. Néanmoins, cette satisfaction atteint son apogée avant la collaboration (dans la création, les contrats…) mais chute après, lors des redditions de comptes, des paiements des droits, et de la promotion.

La Réalité d’Auteurs Multiples

Parmi les auteurs interrogés, 62 % avouent exercer un autre métier. Pour 57 % d’entre eux, cela n’est pas un choix, mais une nécessité. Près de la moitié (49 %) se plaignent d’une détérioration de leur situation financière, et seulement 20 % parviennent à vivre de leur passion, représentant les trois quarts de leurs revenus annuels. Pour une majorité (60 %), ce chiffre tombe à moins d’un quart de leurs ressources.

Un Appel à la Transparence

La complexité des contrats signés avec les éditeurs reste une problématique épineuse. Environ 42 % des auteurs font appel à des évaluateurs externes pour comprendre ces documents parfois obscurs. Par ailleurs, le taux de rémunération médian pour un livre imprimé reste statique depuis 2023, à 8 % du prix public hors taxe, variant selon les genres littéraires de 10 % en littérature à seulement 5 % pour les livres jeunesse.