Le projet d'unité de méthanisation à Bozouls fait à nouveau parler de lui avec le lancement d'une enquête publique qui se tiendra du 8 au 23 avril à la mairie. Cet événement est crucial pour les habitants et les parties prenantes de la région, car il vient en réponse à des inquiétudes croissantes sur l'impact du projet, notamment en matière d'environnement et de qualité de vie.

Pour mettre en contexte, un recours collectif a été déposé en mai dernier par l'association Bozouls Comtal Citoyens, en collaboration avec le comité Causse Comtal ainsi que vingt-quatre autres personnes. Ce recours a abouti à l'annulation du projet par le tribunal administratif de Toulouse, principalement en raison d'une étude d'impact jugée insuffisante. L'unité de méthanisation, dont la superficie équivaut à quatre terrains de football, est prévue à proximité d'une voie verte, soulevant des préoccupations concernant l'impact visuel, une éventuelle dépréciation des biens immobiliers, les odeurs, et les voies d'accès.

Des préoccupations à adresser

Les opposants au projet demandent des clarifications sur plusieurs points, notamment la canalisation de gaz et l'accessibilité de l'unité. Quentin Tabart, agriculteur et membre de l'association portante du projet, se montre optimiste : "Je suis convaincu que ce projet ira de l'avant malgré les inquiétudes exprimées. L'étude d'impact sur la canalisation pourrait faire jurisprudence, et nous avons pris en compte toutes les préoccupations concernant les accès au site."

Jean-Luc Calmelly, le maire de Bozouls, également préoccupé par ces enjeux, souligne que l'enquête publique est une occasion d'éclaircir les doutes. Il appelle à une discussion constructive pour permettre une meilleure compréhension des enjeux. Le conseil municipal exprimera son avis au plus tard le 30 avril.

Manifestation pour la mobilisation

L'association Bozouls Comtal Citoyens prévoit d'organiser un rassemblement le 13 avril à 11 h devant la mairie pour sensibiliser les citoyens sur l'importance de ce projet. Marie-Aimée Lemarchand, membre de l'association, insiste sur la nécessité de solidarité face à une procédure qui s'annonce longue. Elle mentionne également les difficultés rencontrées par des projets similaires, comme celui de Montbazens qui lutte pour sa survie financière malgré les millions investis.

Enjeux de la souveraineté énergétique

Sur un autre front, Quentin Tabart souligne que le projet de Bozouls pourrait jouer un rôle crucial dans la souveraineté énergétique locale en produisant un gaz renouvelable. "C'est un projet entièrement tourné vers l'agriculture locale. Nous ne voulons pas nuire à nos villages et à nos ressources en eau," déclare-t-il. Ce projet est décrit comme essentiel pour les agriculteurs souhaitant diversifier leurs activités et renforcer leur autonomie face aux fluctuations du marché.

Reste à voir comment l'enquête publique influencera la décision finale et quelles seront les implications pour la communauté de Bozouls.