
Une percée révolutionnaire : un traitement bloque définitivement une protéine clé du cancer
2025-04-01
Auteur: Chloé
Dans le monde dynamique de la recherche en oncologie, une équipe de chercheurs britanniques a réalisé une avancée significative. Ils ont réussi à neutraliser de manière permanente une protéine connue pour sa résistance aux traitements cancéreux, jusqu'ici considérée comme "intouchable". Cette découverte, publiée dans la revue Advanced Science, utilise une technologie de criblage pharmacologique innovante appelée TBS (Transcription Block Survival). Grâce à cette méthode, plusieurs candidats-médicaments prometteurs ont été identifiés.
Cette véritable avancée s'inscrit dans le cadre de découvertes récentes en Corée du Sud. En décembre 2024, des chercheurs du KAIST (Institut avancé des sciences et technologies de Corée) avaient mis au point une technologie capable de reprogrammer des cellules cancéreuses du côlon en cellules saines, sans causer de dommages. Quelques semaines plus tard, une autre étude annonçait l'identification d'un mécanisme crucial pour détecter le passage crucial d'une cellule saine à une cellule cancéreuse.
Des chercheurs du monde entier, emboîtant le pas à leurs homologues sud-coréens, se concentrent sur des protéines essentielles dans la transformation des cellules saines en cellules cancéreuses. Bien que l'idée de bloquer ces protéines ait été perçue comme prometteuse, les tentatives précédentes pour développer des molécules qui pourraient les neutraliser se sont heurtées à d'importants obstacles.
Face à ces défis, l'équipe de l'Université de Bath, dirigée par Andy Brennan, a exploré une piste alternative. Ils ont utilisé des peptides, de courtes chaînes d'acides aminés, pour cibler des protéines régulatrices cruciales dans le développement tumoral. Grâce au test TBS, les chercheurs ont évalué l'activité de centaines de peptides pour identifier ceux capables d'interrompre l'action des facteurs de transcription responsables de la croissance tumorale. Ce criblage a permis de découvrir des peptides capables de neutraliser cJun, un facteur de transcription central dans la prolifération des cellules cancéreuses, de manière définitive.
Le facteur cJun fonctionne en se liant à une autre molécule identique pour former un dimère, qui se fixe ensuite à l'ADN et régule l'expression de certains gènes. Pour bloquer ce processus, les scientifiques ont conçu un peptide capable de se lier à une seule des deux moitiés de cJun, empêchant ainsi la formation du dimère nécessaire à son action.
"L'inhibiteur agit un peu comme un harpon : il s'accroche à sa cible et ne la lâche plus ", explique Andy Brennan. Contrairement aux inhibiteurs réversibles précédemment testés, ce nouvel inhibiteur établit une liaison irréversible avec cJun, bloquant ainsi durablement son action oncogène.
Il s'agit d'un véritable tournant dans la recherche : "Nous avions déjà identifié des inhibiteurs réversibles, mais c'est la première fois que nous parvenons à bloquer un facteur de transcription de manière irréversible avec un inhibiteur peptidique", souligne-t-il. Pour valider leur stratégie, les chercheurs ont intégré dans un gène essentiel des cellules cultivées des séquences de liaison spécifiques à cJun. Le test TBS repose sur un principe simple : lorsque cJun est actif, il inhibe l'expression d'un gène cible, entraînant la mort cellulaire. En revanche, si un inhibiteur bloque cJun, le gène reste actif et la cellule survit, ce qui constitue un indicateur direct de l'efficacité thérapeutique.
"De nombreux candidats-médicaments se révèlent efficaces in vitro, mais se montrent finalement toxiques ou incapables de pénétrer efficacement les cellules cancéreuses", note Jody Mason, directeur scientifique de Revolver Therapeutics. "Notre plateforme permet de tester directement l'activité des peptides dans un environnement cellulaire réel, ce qui lève certaines limitations rencontrées avec les petites molécules ou anticorps."
La prochaine étape pour l'équipe sera de tester l'efficacité de cet inhibiteur dans des modèles précliniques. Si les résultats se confirment, cette approche pourrait ouvrir la voie à de nouvelles thérapies, pouvant potentiellement être appliquées à différents types de cancers. Les implications sont immenses et pourraient changer la façon dont nous abordons le traitement du cancer.
Restez informé, car cette recherche pourrait bien redéfinir le paysage de l'oncologie!