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Une tragédie maritime : le naufrage du navire océanographique néo-zélandais

2024-10-06

La Nouvelle-Zélande, bien que riche en beauté naturelle, confrontée à des défis importants au niveau de sa capacité maritime, vient de vivre un incident désastreux qui a choqué la nation. La marine militaire néo-zélandaise, la RNZN (Royal New Zealand Navy), se distingue par son insuffisance d'effectifs et de ressources. Récemment, deux de ses patrouilleurs hauturiers, le HMNZS Otago et le HMNZS Wellington, ont été mis en réserve en raison d'un manque de marins, après que deux patrouilleurs côtiers de la classe Rotoiti aient été revendus à l'Irlande.

Actuellement, la RNZN ne compte plus que sept unités opérationnelles potentiellement disponibles. Cela inclut deux frégates de type ANZAC, deux patrouilleurs côtiers, un bâtiment amphibie (le HMNZS Canterbury), un navire de soutien polyvalent (le HMNZS Manawanui) et un pétrolier-ravitailleur (le HMNZS Aotearoa). Malheureusement, cette situation s'est détériorée.

Le soir du 5 octobre, lors d'une mission hydrographique près de l'île d'Upolu aux Samoa, le HMNZS Manawanui a rencontré un sort tragique en heurtant un récif. Ce navire, qui effectuait également des tâches en rapport avec le soutien à l'industrie pétrolière dans le Pacifique, a chaviré et finalement coulé. 75 membres d'équipage ont été sauvés, mais seulement grâce à une opération de sauvetage rapide et efficace, malgré des conditions maritimes extrêmement difficiles.

Le Centre de coordination des opérations de sauvetage (RCCNZ) a mobilisé des moyens conséquents pour porter assistance. Plusieurs navires ont été déployés, y compris un P-8A Poseidon de la Royal New Zealand Air Force qui a joué un rôle crucial dans la surveillance de la zone et la recherche de l'équipage. Les sauveteurs ont fait face à des courants puissants et à des vents violents qui ont rendu la tâche encore plus périlleuse.

Le naufrage a été signalé peu après 6h40, lorsque le Manawanui a commencé à émettre de la fumée, indiquant une situation désespérée avant qu'il ne chavire définitivement aux alentours de 9h00. Le navire avait quitté Devonport pour sa troisième mission de l'année dans le Pacifique Sud, prévue pour se terminer le 1er novembre. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes de cet incident tragique.

Mesurant plus de 84 mètres de long et pesant environ 5700 tonnes, le HMNZS Manawanui a été construit par le chantier naval norvégien Myklebust Verft AS en 2003 et utilisé pendant quinze ans avant d'être acquis par la RNZN en 2018. Le rôle clé de ce navire était de soutenir des opérations maritimes essentielles, notamment l’inspection des ports et la logistique avant l'arrivée de plus grands navires.

L'année 2023 a été marquée par d'autres incidents maritimes dans la région, comme celui du patrouilleur fidjien RFNS Puamau, qui s'est échoué près de l'archipel de Lau quelques mois plus tôt. Pourtant, contrairement à Manawanui, il a pu être remorqué sans pertes humaines.

Cette série d'événements soulève des questions cruciales sur l'état de la marine néo-zélandaise et ses moyens face à des situations d'urgence croissantes dans le Pacifique.